Premier enjeu environnemental des élections : le projet Oléoduc Énergie Est de TransCanada

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Photo Travis S. – Flickr

Alors que la compagnie TransCanada déposait hier la première version de son projet Oléoduc Énergie Est à l’Office national de l’énergie,  l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), Équiterre et Greenpeace demandent aux partis en campagne de prendre position sur cet enjeu d'envergure. Les groupes environnementaux réclament une évaluation environnementale stratégique suivie d'audiences du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement dans toutes les régions concernées de manière à ce que ce projet soit analysé dans son ensemble.

« Compte tenu du parti pris du gouvernement fédéral à l’égard de l’exploitation accélérée des sables bitumineux, une intervention du gouvernement québécois est essentielle afin d’évaluer objectivement les impacts sociaux et environnementaux de ce projet » affirme Steven Guilbeault, directeur principal chez Équiterre.  

Le projet Oléoduc Énergie Est est estimé à 12 milliards de dollars par la compagnie et transporterait 1,1 million de barils par jour, incluant du pétrole issu des sables bitumineux, ce qui en fait le plus important projet de pipeline en Amérique de Nord.

«C'est pour tripler la production de pétrole bitumineux que le gouvernement Harper a renié ses responsabilités environnementales.  Le gouvernement du Québec doit se réveiller et protéger sa population, car il traine déjà des pieds comparativement à l’Ontario qui a amorcé ses propres consultations. Il risque de manquer le bateau s’il attend après les élections pour déclencher une évaluation environnementale qui devrait d’ailleurs être supportée par tous les partis » défend Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace. Les organisations rappellent que l’Office national de l’énergie, responsable d’examiner les projets de pipelines de juridiction fédérale, doit absolument évaluer les émissions de GES et les autres impacts liés à la production de pétrole des sables bitumineux.

Selon l’Institut Pembina, ce projet conduirait à une émission de 30 à 32 millions de tonnes de GES supplémentaires par année pour toute la durée du projet, soit l’équivalent d’ajouter 7 millions de voitures annuellement sur nos routes. « Ce projet va favoriser l'exploitation du pétrole bitumineux pour des décennies alors qu'il faut la réduire si on veut éviter la catastrophe climatique. Les Québécois doivent cesser de faire des courbettes devant les seigneurs du pétrole et leurs complices d'Ottawa et prendre leur destin énergétique en main.  » lance Alain Brunel, directeur climat-énergie à l’AQLPA.

Plus d’une centaine de groupes citoyens et d’organisations sont déjà mobilisés contre le projet de TransCanada à travers le pays. Une manifestation aura lieu le 13 mars prochain dans le cadre de la venue à Montréal de Joe Oliver, ministre fédéral des ressources naturelles.

 

Source: AQLPA

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