Consultation publique sur le maintien de l’usage de l’herbicide aminopyralide

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Par Marie Allimann


Photo de UGA College og Ag – Flickr

Autorisé au Canada, l’aminopyralide est un herbicide interdit en Norvège depuis 2011 en raison de son risque de contamination des eaux souterraines. Il fait dorénavant l’objet d’une consultation publique dans le cadre d’un examen spécial mené par l’ARLA (Agence de Réglementation de la Lutte Antiparasitaire) de Santé Canada (1). L’enjeu est de déterminer si le Canada doit maintenir son usage.  Les citoyens, experts et autres organisations de la société civile ont jusqu’au 8 juin pour soumettre leurs commentaires.

 

Des avis divergents

Dans son projet de décision disponible en ligne, l’ARLA  propose le maintien de l’usage de cet herbicide en raison de l’absence de «risque inacceptable» pour la santé et l'environnement. Si, comme la Norvège,  elle admet la persistance de l'aminopyralide dans l’eau, elle estime cependant que les « mesures de précaution inscrites sur l'étiquette » des produits contenant de l'aminopyralide au Canada sont suffisantes pour « réduire au minimum » le risque de contamination aquatique.   

À l’opposé, le regroupement d’organisations environnementales composé d’Équiterre, la Fondation Suzuki et Ecojustice demande l’interdiction de cet herbicide.  Les citoyens canadiens doivent être protégés aussi bien qu’ailleurs contre les pesticides souligne Nathalie Bachand, chargée de projet d’Equiterre. En ce sens, « nous demandons que la Canada respecte les meilleurs modèles politiques en vigueur pour protéger la santé, à l’instar de la Norvège et de mettre en avant le principe de prudence reconnu dans la loi sur les produits antiparasitaires ». Le regroupement des organisations environnementales déposera son avis le 8 juin.

 

Consultation publique sur 22 produits

La consultation publique sur l’aminopyralide est la première d’une série qui concerne 22 autres produits. Parmi eux,  l’atrazine et le diozinon sont interdits en Europe respectivement depuis 2004 et 2007.  La réévaluation publique d’un pesticide dès qu’il est interdit dans un pays de l’OCDE est possible depuis la révision de la loi des produits antiparasitaires de 2006. Mais c’est sous la pression des  groupes environnementaux que Santé Canada décide en décembre 2013 d’utiliser les consultations publiques pour la première fois.  Une décision saluée par les organisations environnementales. Celles-ci ont depuis suspendu un recours en justice engagé contre Santé Canada pour son refus d’entreprendre des révisons de pesticides avec consultation publique.

 

Incertitudes

Mais des incertitudes persistent.  L’ARLA ne donne aucun échéancier des 22 autres consultations publiques qui succéderont à celle sur l’aminopyralide. La volonté du gouvernement fédéral d’initier d’autres révisions publiques au-delà des 23 pesticides reste également obscure, relève Nathalie Bachand.

Un nouveau refus serait alors une raison pour les organisations environnementales de réactiver leur recours en justice contre Santé Canada.


(1)   La consultation publique sur l’aminopyralide est disponible sur le site Internet de Santé Canada: http://www.hc-sc.gc.ca/cps-spc/pest/part/consultations/_rev2014-01/rev2014-01-fra.phpn  

 

Source: GaïaPresse

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