Mi-novembre 2014. Tempête de neige monumentale à Buffalo, grands vents qui gèlent le Québec. On le sait, le climat a des caprices. Mais ce qu’on sait aussi, c’est que ces caprices vont devenir de plus en plus fréquents, de plus en plus violents. Le dérèglement climatique ne fait que commencer. Nous commençons aussi à avoir une idée des perturbations sociales et économiques qu’il va causer.
Nous, au Québec, nous sommes privilégiés. Oui, j’ai peur qu’un de mes grands érables tombe sur la maison, mais je ne suis pas menacée par la hausse du niveau de la mer, ni par de graves inondations, des feux de forêt ou des sécheresses catastrophiques.
Alors, pourquoi suis-je si en colère, si indignée par les campagnes de publicité des pétrolières, par les déclarations d’un Tim Duboyce, représentant de TransCanada, se félicitant de pouvoir expliquer les avantages économiques et environnementaux de l’installation de l’oléoduc Énergie-Est?
C’est que l’aveuglement de nos dirigeants politiques et économiques continue à mener le monde dans la mauvaise direction. Il est facile de se servir de Lac-Mégantic et des vieux wagons qui explosent pour démontrer que des pipelines tout neufs (ils sont beaux, et verts, en plus!) sont plus sécuritaires qu’un réseau ferroviaire désuet et surexploité.
Dans le dossier TransCanada, la vraie question n’est pas là. La vraie question, c’est : voulonsnous, oui ou non, aider à désenclaver l’Alberta pour favoriser la croissance de l’industrie des sables bitumineux, une des pires sources de gaz à effet de serre au monde? Je dis non. Il y a d'autres ressources naturelles, d’autres sources d’énergie, d'autres scénarios pour l’avenir de notre société et du reste de l’humanité.
Je vais faire élaguer mes érables, renforcer le toit de la maison dans l’attente de la prochaine tempête, et continuer à protester pour mettre nos dirigeants devant leurs responsabilités.
Source: Denise Campillo, Roxton Falls