Un footballeur en tenue blanche dribble le ballon rond dans un chantier désaffecté. Très concentré malgré la poussière qui se dégage autour de lui, il se place instinctivement dans l’angle idéal et tire droit au but. La scène se déroule dans un vidéoclip de la FAO qui sera diffusé durant la prochaine Coupe d'Afrique des Nations. Le but gagnant: une métaphore pour montrer que l’on peut vaincre la faim en Afrique d'ici 2025. Cette initiative s’insère dans le cadre de la campagne «Le football africain contre la faim», une collaboration entre la FAO et la Confédération Africaine de Football (CAF) pour souligner l'engagement des dirigeants africains à éliminer la faim sur le continent dans le courant de la prochaine décennie. La campagne compte sur la popularité mondiale du «foot» pour diffuser un message de solidarité: les pays africains peuvent vaincre la faim de notre vivant, mais ils ont besoin d’une action collective et du soutien populaire pour atteindre leur objectif. «L’éradication de la faim nécessite un travail d'équipe et de la persévérance, les mêmes qualités que nous dévoilent sur le terrain les joueurs de la Coupe des Nations», a déclaré M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO. Une nutrition adéquate, a-t-il souligné, est primordiale pour atteindre les objectifs que l’on a décidé de se fixer, sportifs ou non. Contrairement à l'adversaire invisible de la vidéo, la faim est palpable et bien visible à travers le continent. Rien qu’en Afrique subsaharienne, 223 millions de personnes – soit un individu sur quatre – souffrent de sous-alimentation chronique. Cela entrave leur capacité à mener une vie saine et productive tout en empêchant l'Afrique dans son ensemble d'atteindre son plein potentiel.
La faim à la trappeL'année dernière, les gouvernements africains réunis ont pris un engagement historique consistant à éradiquer la faim chronique d’ici 2025, en phase avec la campagne «Faim Zéro» de l'ONU. Une étape importante dans cette direction a été franchie avec la création en 2013 du Fonds fiduciaire de solidarité pour l’Afrique, premier fonds africain pour l’Afrique, qui a jusqu'à présent permis de mobiliser quelque 40 millions de dollars (principalement de la Guinée Equatoriale et de l'Angola) pour des projets favorisant à la fois l’emploi des jeunes, la résilience des moyens d’existence dans les situations de crise, l’amélioration de la gestion des ressources naturelles et le soutien à la production alimentaire durable en vue d'éradiquer la faim. En vertu du principe selon lequel le développement durable vient de l'intérieur, le Fonds – qui est administré par la FAO et les principales parties prenantes et dont les ressources proviennent des économies les plus fortes du continent – a jusqu'ici soutenu des projets dans une trentaine de pays à travers l'Afrique. Le travail de la FAO et du Fonds apporte un précieux complément au Programme global de développement de l'agriculture africaine (PDDAA) qui, comme on sait, est la concrétisation d’un effort de coopération régionale lancé il y a dix ans par les gouvernements africains pour stimuler la productivité agricole en Afrique. Pour concrétiser la vision d'une Afrique jouissant de la sécurité alimentaire, il est largement entendu que les investissements dans le développement agricole, les filets de sécurité sociale et le droit d'accès à la terre et à l'eau sont essentiels. Tout aussi essentiel est le soutien aux petits agriculteurs qui cultivent aujourd’hui plus de 60 pour cent des terres agricoles.
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La Coupe d’Afrique des Nations, un ralliement général pour éliminer la faim
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