Cette semaine, le CRE-Montréal a participé à une journée d’échanges et de réflexion sur l’écoterritoire de la falaise Saint-Jacques. Organisé par le Service des grands parcs, du verdissement et du Mont-Royal, cet atelier s’inscrit dans la démarche visant l’élaboration du plan concept de l’écoterritoire, tel que prévue dans la Politique de protection et de mise en valeur des milieux naturels. Tout au long de la journée, une quarantaine de représentants d’organismes environnementaux, communautaires et de fonctionnaires municipaux ont réfléchi aux aménagements et aux usages souhaités pour ce territoire situé à la frontière des arrondissements du Sud-Ouest et de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce (carte).
Alors que les travaux de l’échangeur Turcot s’échelonneront au moins jusqu’en 2020, il faut dès maintenant s’assurer que la partie du projet consacrée aux aménagements verts et aux infrastructures pour les citoyens (piste cyclable multifonctionnelle, passerelle) ne sera pas repoussée en fin de projet.
La falaise présente des spécificités physiques qui font qu’elle doit avant tout être protégée et faire l’objet d’un minimum d’aménagements. Il faut aussi prévoir en haut et en bas de falaise des aménagements pour les citoyens et pour la biodiversité. Elle doit être connectée aux citoyens, ce qu’elle n’est pas aujourd’hui.
La piste multifonctionnelle prévue dans le projet du Ministère des Transports du Québec (MTQ) doit s’arrimer au projet de mise en valeur de l’écoterritoire. Actuellement, selon les plans disponibles (lien), l’accès à cette piste de 4 km ne peut se faire qu’à ses extrémités. Entouré au nord par la falaise et au sud par les voies ferroviaires et autoroutières, cet espace semble peu attrayant. Il ne suffit pas de construire une piste multifonctionnelle, encore faut-il que les citoyens se l’approprient et souhaitent l’emprunter.
Dans la version précédente du projet présentée par le MTQ en 2010, une dalle-parc était prévue afin d’assurer la traversée des voies et ainsi relier le canal Lachine. La mise en place d’une telle infrastructure s’avère importante afin d’assurer la connexion Nord-Sud et passer outre cette véritable cicatrice urbaine que représentent les voies autoroutières et ferroviaires. Avec ces travaux, nous avons l’occasion de désenclaver certains secteurs et de donner un accès à des espaces verts pour des populations situées dans des secteurs très minéralisés. Le redéveloppement de la cour Turcot au sud des voies présente à ce titre un potentiel important au vu de la superficie disponible.
Plusieurs villes dans le monde ont mis en place des passerelles vertes, osant faire preuve d’audace architecturale. Une structure innovante et ambitieuse constituerait une signature visuelle à l’entrée de la ville pour les visiteurs en provenance de l’Ouest de l’île. Montréal n’est-elle d’ailleurs pas ville UNESCO du design?
Le chantier Turcot est loin d’être terminé mais c’est dès maintenant qu’il faut intégrer les aménagements qui permettront d’améliorer la qualité de vie des citoyens vivant à proximité et d’assurer une connexion aux espaces verts et aux infrastructures de transport actif existantes car après lorsque l’autoroute sera construite, il risque d’être trop tard…
Source: CRE Montréal