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Une récente étude, réalisée par l’université de McGill, a mis en lumière un polluant jusqu’ici non identifié dans les eaux du fleuve Saint-Laurent. Ce « nouveau » polluant, s’accumulant en quantités incroyables, n’est autre que de microbilles de polyéthylène, un plastique non biodégradable. Plus d’un milliers de ces microbilles par litre de sédiments seraient déjà présents dans le fleuve Saint-Laurent. Selon les auteurs de cette étude, ces concentrations de matière plastique seraient déjà supérieures aux concentrations retrouvées dans les sédiments marins les plus contaminés au monde.
En effet, à cause de leur toute petite taille, ces billes , utilisées principalement comme exfoliant dans les produits pour le corps et le visage, ne peuvent être traitées par les stations de traitement des eaux usées. Elles peuvent donc être assimilées par la faune aquatique ou s’accumuler très rapidement dans les sédiments de milieux récepteurs tels que les rivières, les lacs et bien sûr le Saint-Laurent. Les impacts de ces microbilles sont dramatiques pour la santé de la faune ainsi que in fine la santé humaine !
Bien que cette problématique semblait jusqu’à présent peu connue ici et dans les autres provinces canadiennes, elle avait déjà été mise en lumière ailleurs : ainsi, dès 2012, une étude américaine démontrait d’importantes accumulations de ces microbilles dans les Grands Lacs. Tandis que, de l’autre côté de la frontière, certains ont déjà entamé des actions légales visant à interdire purement et simplement la présence de ces substances polluantes des produits de vente, les actions concrètes des gouvernements se font toujours attendre.
Toutefois, au niveau fédéral, la porte-parole néo-démocrate en matière d'environnement, Megan Leslie, a déposé une motion visant à ajouter les microbilles à la liste des substances toxiques contrôlées par le gouvernement en vertu de la Loi canadienne sur la protection environnementale. Le NPD est également initiateur d’une pétition visant à pousser le gouvernement Harper à agir efficacement et rapidement dans le dossier. Plus récemment, une autre pétition a également été lancée au niveau provincial, sur le site web de l’Assemblée nationale du Québec, par Maryse Gaudreault, la députée de Hull.
En attendant que ces initiatives aboutissent, nous suggérons aux consommateurs de bannir dès maintenant l’utilisation de tous les produits contenant ces microbilles apparaissant sur la liste ci-jointe. Rappelons que des alternatives naturelles existent et ont déjà été privilégiées par certains acteurs de l’industrie cosmétique au détriment de ces microbilles de plastiques qui ont un impact sournois et néfaste sur nos cours d’eau et sur la vie qui les habite.
Liens vers les pétitions :
http://www.npd.ca/eliminer-microbilles
https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-5365/index.html
Lien vers la liste des produits contenants des microbilles en vente sur le marché canadien :
http://www.beatthemicrobead.org/images/pdf/red-canada.pdf
http://www.beatthemicrobead.org/images/pdf/orange-canada.pdf
La Fondation Rivières est un organisme à but non lucratif dont la mission est d’œuvrer à la préservation, la restauration et la mise en valeur du caractère naturel des rivières – tout autant que de la qualité de l’eau.
Source: Fondation Rivières