Équiterre a accueilli aujourd’hui quatre panélistes pour un débat-causerie : « L’énergie éolienne au Québec: une stratégie payante? », afin d’éclaircir la question des coûts de l’énergie éolienne, le tout animé par Steven Guilbeault, directeur principal d'Équiterre. Sur le panel : Roger Lanoue, expert en énergie et ancien dirigeant d’Hydro-Québec, Réal Reid, co-auteur du livre « L’éolien au cœur de l’incontournable révolution énergétique », Louis Robert, Directeur principal, Développement, Partenariats et Relations avec les communautés de la société Innergex énergie renouvelable inc et Jean-Christophe Mortreux, Gestionnaire des ventes et développement des affaires auprès du fabricant d’éoliennes Senvion Canada inc. Mentionnons que Bernard Drainville, porte-parole de l'opposition officielle en matière de ressources naturelles et de développement nordique, s'est déplacé pour l'événement.
Les 80 personnes présentes ont pu assister à des discussions animées entre les panélistes et profiter de leurs connaissances sur des enjeux abordant les principaux mythes et réalités entourant la filière éolienne, telles que : L’énergie éolienne est-elle vraiment responsable de l’augmentation des tarifs d’électricité? Doit-on poursuivre le développement de l’énergie éolienne en contexte de surplus énergétiques? Est-il vrai que l’énergie éolienne est plus coûteuse que l’hydroélectricité? L’énergie éolienne est-elle plus compétitive que l’énergie hydraulique ?
« Le grand intérêt des participants à l’événement démontre que le sujet de l’énergie éolienne est toujours au centre du débat public. J’espère que les panélistes ont pu clarifier les questions qui sont généralement soulevées par rapport à ce sujet », dit Steven Guilbeault, qui animait le débat.
Selon messieurs Reid et Lanoue, la question centrale demeure : le Québec a-t-il besoin de cette source d’énergie? « La question n’est pas de savoir si 6 ou 10 c/Kw/H est trop cher, c’est de savoir : en a-t-on besoin ? Cela profite à l’industrie, aux politiciens, mais au bout du compte, ce sont les consommateurs qui en paient le prix », a souligné M. Lanoue.
« L’énergie éolienne est-elle plus coûteuse que l’énergie hydraulique ? Cela dépend de ce qu’on veut faire », ajoute M. Reid. « Actuellement, l’éolien peut être fait à moindre coût que l’hydraulique, et ce sera sans doute encore plus vrai dans le futur. Mais les coûts vont surtout varier selon la manière dont on développe cette filière, en tenant compte de la puissance des vents, le montage financier du projet, l’équipement et l’entretien, de cet équipement. Et à ce jour, ça n’a pas toujours été le cas au Québec », explique-t-il.
« Comme l’éolienne représente un coût majeur d’un projet, nous nous soucions d’avoir une technologie performante. Par exemple, Senvion a récemment lancé une éolienne plus puissante avec un système d’antigivrage qui a permis à nos clients d’offrir un prix de rachat d’électricité autour de 6.3 c/kWh, et nos ambitions ne s’arrêtent pas là », explique Jean-Christophe Mortreux. « On atteint ce niveau de compétitivité grâce au soutien de notre chaîne d’approvisionnement et de nos partenaires locaux » ajoute-t-il.
« La filière éolienne est en évolution depuis 10 ans, avec une technologie encore plus performante et des coûts qui ne cessent de diminuer, tout en procurant des occasions de développements socio-économiques durables pour plusieurs régions et communautés québécoises », a quant à lui soutenu M. Robert.
Fière de ce succès, Équiterre souhaite reproduire un événement semblable à Québec dans les prochains mois.
Source: Équiterre