Présente ce matin au lancement de la Stratégie maritime, la SNAP Québec se désole du report de 5 ans pour l’atteinte des cibles de conservation des milieux marins, dans le cadre de ce projet dont les investissements à terme se chiffrent à 9 milliards de dollars.
Aires marines protégées: les voyants sont au rouge
Dans un rapport publié récemment, la SNAP dénonçait la très faible superficie d'aires marines protégées (AMP) au Canada ainsi que leur règlementation inadéquate. Au Québec, c'est à peine 1 % du milieu marin qui est protégé – un bilan parmi les pires au monde, derrière la Chine et la Russie notamment.
Pourtant, en 2011 le Québec s'engageait à protéger 10 % de ses milieux marins d'ici 2015. L'actuel ministre de l'Environnement réitérait encore cet engagement à pareille date l'an dernier. Et il y a quelques semaines, le ministre responsable de la Stratégie maritimeaffirmait en Chambre: “sur la question environnementale, nous sommes non négociables. Les engagements qui ont été pris concernant la protection de nos zones marines seront respectés en tout point. Et, si on peut aller plus loin encore, on le fera”.
Or, la Stratégie maritime publiée aujourd'hui n’offre aucune garantie que les objectifs seront atteints. Selon Patrick Nadeau, directeur général de la SNAP Québec, il s'agit plutôt d'un recul puisque la date limite de 2015 a été reportée à 2020 :
“Rater un échéancier, c'est déplorable. Mais le rater sans proposer de plan d'action pour renverser la tendance, c'est inexcusable”.
Demi-consolation : la Stratégie mentionne les projets d’AMP aux Îles-de-la-Madeleine et au Banc des Américains (Gaspésie) – projets existants pour lesquels la participation du Québec était devenue incertaine.
Cependant, la Stratégie ne fait pas clairement mention du projet d'AMP dans l'Estuaire maritime, pourtant dans les cartons depuis une quinzaine d’années.
Au-delà de ces projets ponctuels, c’est un réseau d’AMP qui est nécessaire, faute de quoi l'objectif de 10% ne pourra être atteint. À cet effet, la Stratégie est avare de détails.
Au-delà des paroles, des actions sont nécessaires
Déçue de ce rendez-vous manqué, la SNAP demande au gouvernement du Québec d'ajuster le tir et de mettre en œuvre dès maintenant un Plan d'action sur la biodiversité 2015-2020. Ce plan comprendrait des mesures concrètes et budgétées pour créer unréseau d'aires marines protégées dans le Saint-Laurent, de concert avec les autorités fédérales.
Source: SNAP Québec