L’Alliance TRANSIT demande au ministre des Transports, de la Mobilité durable, et de l’Électrification des Transports, M. Jacques Daoust, d'augmenter l'offre de service en transport collectif de 32% d’ici 2020. Alors qu’il s’est engagé à bonifier le financement des transports collectifs, et que le plus récent objectif d’augmentation de l’offre en transport collectif, + 16% de 2007 à 2012, a été largement dépassé, cette cible doublée de +32% est à la fois ambitieuse et réaliste.
Cette augmentation de l’offre des transports collectifs permettrait rapidement aux usagers du transport collectif de bénéficier de services plus efficaces, de contrer l’entassement actuel vécu dans le métro et sur plusieurs circuits d’autobus, ainsi que d’offrir à davantage de personnes la possibilité de se déplacer en transports collectifs.
TRANSIT, l’Alliance pour le financement des transports collectifs au Québec, estime que les conditions sont réunies pour donner un nouvel élan au développement des transports collectifs. En effet, le consensus au Québec sur la nécessité de réduire les émissions de GES dans les transports est indéniable. Le Québec a par ailleurs un fonds dédié à la lutte aux changements climatiques, et les retombées économiques positives des investissements en transports collectifs ne sont plus à démontrer. Finalement, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de favoriser les infrastructures vertes.
« Il y a un momentum pour que Québec se fixe rapidement un objectif ambitieux pour ses interventions en transport collectif, qui saura certainement mobiliser les acteurs et les sommes disponibles, actuellement sous-utilisées. Bien entendu, cet objectif devra s’accompagner d’un cadre financier bonifié, de moyens de mise en œuvre et d’indicateurs de succès », constate Florence Junca-Adenot, professeur à l’UQAM et directrice du forum Urba2015.
Priorité à la mobilité durable
« Avec un nouvel objectif de 32% d’augmentation de l’offre de service d’ici 2020, le gouvernement du Québec fera un nouveau bond vers la mobilité durable, qu’il a identifié parmi ses priorités », rajoute madame Junca-Adenot.
« Les municipalités ont besoin du soutien de l’État pour leur permettre de faire le choix des transports collectifs. C’est le moment pour le gouvernement de s’engager et de démontrer son leadership dans le dossier en priorisant les transports collectifs dans les investissements à venir », a lancé Christian Savard, directeur de Vivre en Ville.
François Pepin, président du conseil de Transport 2000 Québec, rappelle que « le gouvernement tarde à renouveler les enveloppes d’aide au transport collectif pour 2016, entrainant ainsi des délais dans la mise en œuvre des services. Pendant ce temps, les autobus et métro débordent, et pas seulement à Montréal. On prend les usagers pour acquis, alors que nous devrions plutôt les remercier, eux qui nous rendent un fier service en laissant l’auto à la maison et en faisant le choix d’un transport écologique ».
Hausser l’offre, c’est hausser l’achalandage et réduire les GES
Mise en œuvre en 2007, la Politique québécoise du transport collectif fixait l’objectif de hausser l’offre de service de 16% pour 2012 partout au Québec, afin d’augmenter l’achalandage de 8%. Les résultats ont été très concluants : les transports collectifs au Québec ont connu une hausse de l’offre de service de 23% et une hausse d’achalandage de 11%. Malgré ce succès, le gouvernement reconduit annuellement la politique sans avoir fixé de nouvel objectif. Il est maintenant impératif que le gouvernement reprenne le leadership dans le dossier et se fixe une cible plus ambitieuse.
Pour Coralie Deny, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal, « avec la cible de 32% d'augmentation de l'offre de service en transports collectifs d’ici 2020, des zones urbaines comme Montréal pourront rapidement permettre à davantage d’usagers d’utiliser les transports collectifs. Cela fera toute une différence aux heures de pointe. »
L’Alliance fera connaitre prochainement ses recommandations budgétaires au ministre des Finances pour renforcer les assises et améliorer le financement des transports collectifs.
Source : Transit