Par Mizaël Bilodeau
Un flot d’applaudissements a nourri les nouveaux venus au prix Vivats. Julie Dubé et Isabelle Giasson ont monté la scène du cabaret du Lion d’or le 5 avril dernier pour se voir remettre le prix Grand Vivat 2016. Ces prix sont remis chaque année depuis cinq ans aux organisateurs d’un événement s’étant illustré pour ses pratiques exemplaires en développement durable. Le festival Eau Grand Air était la curiosité de l’année. Les organisateurs de Baie-Comeau, tous des bénévoles issus du milieu communautaire, ont cumulé près de 8000 heures de travail pour mettre sur pied le festival. « On veut créer une synergie régionale avec des spectacles à grand déploiement, une scène pour les talents d’ici et une foire des artisans », a décrit Julie Dubé, présidente du festival.
Un camion-citerne d’eau pour remplir sa gourde, une redistribution des pourboires à des organismes et l’achat de chandails en coton biologique sont quelques exemples des 50 actions concrètent que l’équipe a mis de l’avant pour en faire le festival en plein air le plus responsable de la Côte Nord. Chaque année, ils mettent sur pied un festival au format éclectique, où tous y trouvent leur compte avec des activités pour la famille durant la journée et des scènes musicales en soirée.
Près de 7000 festivaliers ont été accueillis lors de la dernière édition, pour une population qui en compte 22 000. « Ça ne coute pas plus cher les bonnes idées » s’est confiée Isabelle Giasson responsable du volet développement durable du festival. Elle croit qu’il suffit d’impliquer tout le monde et le tour est joué.
Pour les organisations, le dernier obstacle qui se dresse est la gestion des matières organiques. Elles ont l’intention de travailler avec la ville pour trouver une solution à ce problème. « De toute façon d’ici à 2020, il sera interdit de les enfouir, on travaillera avec la municipalité pour qu’elle soit prête à changer », a dit Julie Dubé.
Le festival Eau Grand Air a reçu le Grand Vivat pour un événement de 500 000$ et moins.
Conférences
Au cours de l’après-midi du 5 avril, plusieurs conférences ont eu lieu sur le thème de l’écoresponsabilité. Jean-François Archambault est venu inspirer les gens au Gala en racontant l’histoire de la fondation de la Tablée des Chefs. Il est évoqué l’indignation qu’il ressentait lorsqu’il voyait toute la nourriture de l’Institut de Tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) jeté aux poubelles par crainte de représailles juridiques si l’établissement donnait la nourriture à l’action. Il a réussi à convaincre l’industrie que la crainte n’était pas fondée et qu’ils ne risquaient rien.
Des entreprises de l’industrie du spectacle se sont également entretenues sur les nouvelles pratiques telles que l’utilisation de lumière DEL pour l’éclairage de scène. Elles ont loué les bénéfices d’un tel équipement, qui comprend notamment l’économie d’énergie et le moindre espace de rangement, ce qui a une incidence sur le nombre de camions de livraison. Elles ont également fait remarquer que les artistes sont de plus en plus exigeants en matière de développement durable. Elles ont évoqué en exemple la tournée nord-américaine de Jack Johnson, chanteur canadien, qui exigeait que l’électricité soit fournie par l’énergie solaire.
Autres récompenses
Le FestiVoix de Trois-Rivières s’est également illustré au Gala Vivat avec sa brigade verte, son service d’autobus à un dollars et de vélo-pouces pour le transport entre les différentes scènes du festival de musique. Il a raflé le prix Transport et efficacité énergétique et le prix engagement socio-économique.
Le festival des cultures de Drumondville a quant à lui obtenu le Grand Vivats pour un événement avec un budget de plus de 500 000$.
Le prix matières résiduelles a été donné à la Fête des neiges de Magog qui s’est illustrée par une gestion exemplaire de ses déchets lors d’un événement où la froide température n’arrange pas les choses. Le Cocktail-bénéfice Équiterre s’est vu remettre le prix Alimentation. La Salle Le Parquet au Centre-ville de Montréal a reçu le prix Lieu d’accueil. Compost Montréal a été récompensé du prix Fournisseurs.
Le gala a également récompensé le Festival International de Jazz de Montréal avec un prix 5e anniversaire pour son engagement continu dans l’amélioration des ses pratiques.
Mizaël Bilodeau pour GaïaPresse