Exposition : Le temps presse, une contre-histoire environnementale du Canada moderne

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À l’occasion du 150e anniversaire du Canada en 2017, le Centre Canadien d’Architecture (CCA) propose une exposition qui interroge certaines idées préconçues concernant la relation du pays avec la nature. L’exposition organisée et préparée par le directeur du CCA, Mirko Zardini, conçue par Kuehn Malvezzi, avec l’aide du graphiste Massimo Pitis, sera présentée du 16 novembre 2016 au 9 avril 2017. Le temps presse : une contre-histoire environnementale du Canada moderne analyse le lien contradictoire qui existe entre les régions sauvages idéalisées du Canada et leur exploitation simultanée, en proposant une série de récits mettant en relief les changements dans la relation entre les humains et la nature.

À une époque où les humains ont un impact sans précédent sur la planète, certains pays se démarquent par leurs positions privilégiées et par la complexité de leurs liens avec le territoire. Les récits canadiens racontent la découverte et l’appropriation des ressources naturelles aussi vastes que variées et, pourtant, à ce jour, le registre environnemental du pays est l’un des pires en comparaison aux autres pays développés. Ce fait sous-entend une ambivalence et des gestes issus d’intérêts conflictuels, lesquels sont souvent révélés lors de désastres en temps de crise, ainsi qu’un désintérêt pour les conséquences inattendues d’une gestion des richesses apparemment infinies du pays.

Les récits de l’exposition racontent l’histoire de la relation du Canada avec le territoire depuis 1945 pour mettre au jour les liens complexes entre les différents acteurs, les mythes culturels, le contexte juridique, l’évolution des idées sur les risques environnementaux, l’engagement autochtone dans le développement et l’impact du mouvement environnementaliste. Tel un appel à l’action, le projet illustre la nécessité de prendre position face au défi du réchauffement climatique, allant des changements drastiques proposés par David Suzuki dans « Carbon Manifesto » à des engagements plus actuels et divers proposés par des architectes, des paysagistes, des urbanistes, des artistes et des activistes.

Le temps presse : une contre-histoire environnementale du Canada moderne va au-delà de l’exposition documentaire ou historique, en ayant recours à une multitude d’éléments pour créer des récits entrecroisés portés par des voix multiples, incluant des protagonistes du projet moderne, des peuples autochtones, des environnementalistes, des avocats et des juges, des artistes et des photographes et des architectes qui ont une vision de l’énergie de substitution. Chacune des séquences narratives de l’exposition inclut des désastres environnementaux qui représentent six thèmes : l’échec du projet moderne, l’exploitation des ressources dans les territoires nordiques du Canada, la contamination nucléaire, la pollution de l’eau et de l’air, la pêche industrielle et les opérations forestières.

 

L’exposition met en vedette:

  • des œuvres de Douglas Coupland, allant de sculptures imposantes à une série de slogans, dont le titre de l’exposition est inspiré;
  • des photographies historiques de paysages idylliques de William Notman et d’Alexander Henderson, de paysages nordiques de Richard Harrington et de Robert Frank, de l’activité industrielle des années 1960 de George Hunter et des sites de production nucléaire de Sam Tata;
  • des photographies contemporaines illustrant des stations radars au Labrador et au Nunavut par Donovan Wylie et Margo Pfeiff, des sites de contamination et de production nucléaires par Blake Fitzpatrick et Robert Del Tredici, des plans des Grands Lacs de Robert Burley, des opérations forestières par Lorraine Gilbert, des manifestations à la baie Clayoquot en 1993 par Ian Wallace et des photos de paysages par Etta Gerdes du travail paysagiste de Cornelia Hahn Oberlander à Yellowknife;
  • des projets comme la maison solaire de Pierlucio Pellissier et Giovanni De Paoli en 1981, ainsi qu’une maison autonome construite pour le New Alchemy Institute en 1976, une étude de Ralph Erskine et Van Ginkel Associates sur la construction dans le Nord du Canada, des dessins par OMA et Bruce Mau Design pour un parc urbain à Toronto, des variations sur les pratiques normatives du camping par Lateral Office, la Lifeline Fence de Peter von Tiesenhausen, le Glue Pour de Robert Smithson.

Un ouvrage complémentaire également intitulé Le temps presse : une contre-histoire environnementale du Canada moderne paraîtra sous la direction de Lev Bratishenko et Mirko Zardini. L’ouvrage inclut des entrevues avec Taiaiake Alfred, David. R. Boyd, Bill Darnell, Marianne Nicolson, John Ralston Saul, David Suzuki, Terri-Lynn Williams-Davidson, et Graeme Wynn.

 

Source : National

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