Par Philippe Dumont
Un groupe international de scientifique ont publié dans la revue savante Science un rapport cartographié sur l’empreinte du réseau routier mondial. La carte démontre une fragmentation à grande échelle de la surface terrestre. Cette dernière est morcelée en plus ou moins 600 000 parcelles, dont seulement 7% d’entre-elles font plus de 100 km2. Les auteurEs du rapport s’inquiètent de la dégradation des écosystèmes et de la perte d’habitat naturel causées par l’expansion routière.
L’impact d’une route dépasse largement l’espace occupé par la route elle-même. Chaque accès routier apporte son cortège d’utilisateurs et ouvre les vannes à la colonisation humaine sur de nouveaux lieux. La pénétration des écosystèmes par les routes occasionne une série d’effets directs et indirects: pollution, déforestation, fragmentation, mortalité animale due à des collisions, dérangement anthropique, intrusion d’espèces envahissantes, etc.
De plus, un phénomène de « développement contagieux » se propage par la voie des routes. Des endroits auparavant inaccessibles sont désormais à la portée d’une exploitation des ressources naturelles. Les forces économiques en présence s’approprient les usages du territoire nouvellement conquis. Les terres fertiles sont défrichées. L’industrie immobilière ne tarde pas à repérer les opportunités pour construire des projets résidentiels. L’étalement urbain gagne du terrain. La villégiature s’empare des bords de lacs et de rivières. C’est ainsi que la présence humaine se déploie le long des chemins. Puis, par un effet d’entraînement, le réseau continue de s’étendre. D’autres routes sont construites à partir des anciennes. Selon les estimations, entre 2010 et 2050, l’humanité aura bâti 25 millions de kilomètres de nouvelles routes.
Source : Boréalisation