L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a présenté, jeudi 15 juin, un nouvel ouvrage intitulé « Les Éco-gestes informatiques au quotidien », dans lequel son auteure, Bela Loto Hiffler, donne de nombreux conseils pratiques pour être moins énergivore. Cinq ont retenu notre attention.
Que l’on soit à la maison ou au bureau, on passe beaucoup de temps sur son ordinateur. Les usages sont multiples. On effectue des dizaines, voire des centaines de recherches quotidiennes, on envoie des mails, on regarde des vidéos, on écoute de la musique, etc. Bref, l’ordinateur est un outil indispensable dont on aurait bien du mal à se passer. Reste que ces appareils sont loin d’être écologiques. Et cela commence par leur fabrication : 240 kilos de combustibles fossiles, 22 kilos de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau seraient nécessaires pour un ordinateur. Ils sont aussi très gourmands en énergie. Résultat : notre facture gonfle et l’environnement trinque.
Pour réduire sa consommation, on sait par exemple qu’il ne faut pas laisser son appareil en veille ou encore en charge lorsque la batterie est pleine. Toutefois, notre connaissance sur les éco-gestes s’avère limitée. Saviez-vous que le simple fait de naviguer sur le Web consommait des quantités astronomiques d’énergie ? C’est en tout cas l’un des nombreux enseignements contenus dans l’ouvrage de Bela Loto Hiffler, intitulé « Les Éco-gestes informatiques au quotidien », présenté jeudi 15 juin par l’Ademe. Véritable bible, celui-ci donne de nombreux conseils pratiques auxquels nous n’aurions pas pensé. Réponse Conso en a sélectionné cinq pour être plus écolo au bureau et/ou à la maison.
Naviguer malin sur le Web
Internet est un formidable outil pour effectuer des recherches. Mais ce que l’on sait moins, c’est que la navigation sur Internet n’est pas neutre. Selon le physicien américain Alex Wissner-Gross (créateur de la société CO2 Stats), cité par Bela Loto Hiffler dans son ouvrage, « deux requêtes sur Google équivaudraient à l’énergie nécessaire pour faire bouillir l’eau d’une bouilloire (15 grammes de CO2), soit l’équivalent d’une tasse de thé bien chaude ». D’après une étude de l’Ademe, rechercher une adresse Internet en utilisant un moteur de recherche équivaut à la consommation directe de 3,4 Wh, « soit environ 3 minutes et 30 secondes d’utilisation d’une ampoule de 60 W », émet « l’équivalent de 2,8 g de CO2 » et « l’équivalent de 10 g de CO2 pour une requête via un moteur de recherche en consultant 5 résultats ».
Pour éviter ce gaspillage, il faudrait donc ne plus solliciter son moteur de recherche en saisissant directement l’adresse du site désiré dans la barre d’adresse. Bien entendu, il faut la connaître. Toutefois, Bela Loto Hiffler prévient : pour la plupart des navigateurs, la barre d’adresse est reliée à un moteur de recherche et lance ce dernier. Il faut donc effectuer la vérification et la désactivation (les étapes sont à retrouver dans l’ouvrage). Il est également conseillé d’utiliser le plus possible des marque-pages ou favoris pour conserver l’adresse des sites les plus consultés. « L’utilisation des favoris et la saisie de l’adresse URL dans la barre d’adresse permettraient d’épargner 5 kg équivalent C02 par an, ou encore 40 km parcourus ». Enfin, l’auteure conseille d’affiner ses recherches par des mots clés, par exemple, et d’utiliser son historique.
À noter que certains navigateurs consomment plus d’énergie que d’autres. Chrome est le plus gourmand avec 27 Wh pour 1 000 pages vues, devant Internet Explorer et Firefox, selon une étude Web Energy Archive pour l’Ademe.
Oublier les économiseurs d’écran
L’écran représente entre 20 et 30% de la consommation d’énergie totale d’un ordinateur. Pour diminuer cette consommation, certains mettent un économiseur d’écran. Grosse erreur : « un écran de veille animé consomme environ 2,5 fois plus d’énergie qu’un écran noir ». D’ailleurs, l’économiseur d’écran empêche l’ordinateur de se mettre en veille. Pour économiser de l’énergie, l’idéal est d’utiliser le mode veille et d’éteindre l’ordinateur au-delà d’une heure d’inactivité.
Utiliser des polices éco-responsables
On pensait que le numérique allait faire baisser la consommation de papier. Eh bien non, on continue à beaucoup imprimer. Au bureau, 25% des documents sont même jetés après leur impression et 16% ne sont jamais lus. Un vrai gaspillage de papier et d’encre ! Ces impressions inutiles représenteraient en France un coût de 400 millions d’euros chaque année. Il est donc important de faire attention. Avez-vous vraiment besoin d’imprimer ce document Word ? Si oui, pourquoi ne pas opter pour une police éco-responsable, moins gourmande en encre ? Eh bien sachez qu’il en existe. On retrouve notamment la police Ecofont, Ryman Eco et Garamond. Celles-ci sont téléchargeables en ligne. Avec la police Ecofont, l’économie d’encre réalisée serait entre 15 et 50%. Ce qui n’est pas négligeable. Quand vous imprimez, pensez à utiliser du papier recyclé ou contenant des fibres issues de forêts gérées durablement, porteur de l’Écolabel Européen, l’Écolabel Nordique ou l’Ange bleue. Choisissez aussi des cartouches d’encre labellisées. Sachez qu’il est même préférable, du point de vue énergétique, d’imprimer un article ou un autre document sur lequel vous allez passer du temps plutôt que de le lire sur l’écran.
Entretenir son ordinateur
Un ordinateur s’entretient comme une voiture. C’est en tout cas la vision de Bela Loto Hiffler qui recommande d’entretenir son PC au moins une fois par an : nettoyage du disque dur, défragmentation, mise à jour, etc. Un « carnet d’entretien » est d’ailleurs inclus avec l’ouvrage. Pratique ! Il faut aussi penser à le nettoyer régulièrement. La poussière s’accumule dans l’appareil et ralentit la rotation des ventilateurs qui ne tourneront plus à pleine vitesse, ce qui entraînera une surchauffe. Le nettoyage s’effectuera aussi dans votre boîte mails. Selon l’Ademe, plus un courriel sera conservé longtemps sur un serveur informatique, plus son impact sera important. Un grand ménage s’impose donc. N’oubliez pas les spams !
Source : Réponse conso