Par Emile Doyon pour GaïaPresse
Les patrouille vertes et bleues : viser l’engagement citoyen
Le Regroupement des éco-quartiers de Montréal (REQ) débute la saison estivale en force avec le lancement de sa patrouille verte, et ce, pour la 13e année consécutive. Le mandat de cette patrouille est d’appuyer la création de nouveaux acteurs de changement au sein des communautés par la voie de l’éducation, la sensibilisation et la mobilisation des citoyens quant à la gestion des matières résiduelles et la protection de la forêt urbaine. Cependant, la patrouille verte ne se déploie pas seule durant l’été. En effet, un autre groupe d’intervenants, la patrouille bleue, a reçu un mandat similaire.
La patrouille bleue : une gestion responsable de l’eau
La patrouille bleue se concentre plutôt sur la gestion durable de l’eau en ville. Elle intervient entre autres pour encourager les bonnes pratiques de gestion des eaux potables à l’intérieur et à l’extérieur des unités d’habitation. La patrouille bleue a d’ailleurs participé à la Journée compte-goutte organisée par l’organisme Réseau Environnement, en juin dernier. L’objectif de cette journée est de sensibiliser les montréalais à l’importance d’économiser l’eau potable.
La patrouille bleue œuvre aussi à la diminution de l’influx pluvial dans le système d’égouts provenant des toits. Un travail est effectué auprès des citoyens pour les encourager à orienter leurs gouttières vers des surfaces plus perméables que leurs entrées de garage ou la rue, telles que leurs pelouses ou leurs plates-bandes. Il est certain qu’avec le «Flushgate» de 2015 (déversement massif des eaux usées dans le Saint-Laurent) ainsi que les plus récentes inondations, l’enjeu de cette ressource naturelle à Montréal est une grande source de préoccupations. Ces deux événements permettent de mettre en lumière l’importance du travail effectué par la patrouille bleue afin d’accentuer la sensibilisation aux problèmes reliés à l’eau.
Un outil d’acupuncture sociale
Lors d’une entrevue avec le directeur général du REQ, M. Nicolas Montpetit, celui-ci a affirmé que les jeunes de 17 à 30 ans étaient le point de mire des patrouilleurs afin de réaliser leurs mandats. Selon lui, le but des patrouilles n’est pas d’imposer une connaissance théorique ou des actions programmées aux citoyens mais plutôt de s’engager dans le développement de l’écocitoyenneté.
M. Montpetit considère « qu’il est plus facile pour le citoyen engagé de créer un lien de confiance avec un jeune membre de sa communauté qu’il côtoie tous les jours plutôt qu’un représentant officiel qu’il connait à peine ». En fait, il compare le travail des patrouilleurs verts et bleus à un traitement d’acupuncture en le qualifiant «d’acupuncture sociale».
Ainsi, de la même manière qu’une petite piqure d’acupuncture à un endroit bien précis peut mener à une réaction plus globale dans tout le corps, le travail individualisé des patrouilleurs peut avoir de grandes répercutions sur les communautés. L’objectif des patrouilles n’est pas de régler tous les problèmes environnementaux d’un coup, mais de plutôt créer un effet «boule de neige». Ainsi, si un seul citoyen change ses habitudes grâce aux efforts des patrouilleurs, il est possible que le voisin de ce citoyen change ses habitudes à son tour, et ainsi de suite.
M. Montpetit pousse plus loin sa comparaison d’acupuncture sociale en soulignant le fait que certaines zones urbaines sont plus ou moins sensibles au travail des patrouilleurs, d’où la nécessité d’un grand déploiement pour être le plus efficace possible. Le travail de ces patrouilles sera certainement important cet été pour faire en sorte d’identifier ces zones sensibles. Un suivi à plus long terme pourra être accompli, même hors de la période estivale.