Par Simon Lefranc pour GaïaPresse
Des représentants du milieu de l’éducation au Québec se sont réunis, lors du récent forum Planèt’ERE, afin d’échanger sur les différentes initiatives de leurs organisations quant à l’éducation relative à l’environnement. Il s’agissait aussi de retracer le parcours liant les sciences de l’éducation avec la protection de l’environnement et la promotion du développement durable.
Les pays hésitent, la société civile doit agir
«Je vous incite à la persistance et la ténacité envers et contre tous», lance d’emblée André Beauchamp, premier secrétaire du ministère de l’Environnement du Québec (1980), rappelant que la préoccupation environnementale n’est pas récente au Québec, la première mouture de la Loi sur la qualité de l’environnement ayant été adoptée en 1972.
Cependant, il se dit préoccupé par le recul ou les hésitations de pays importants quant aux engagements pris précédemment tels que les Accords de Kyoto ou de Paris. «Pour conserver le pouvoir politique, l’obsession du court terme vient bloquer les efforts à faire», précise-t-il. « II faut développer un leadership si nécessaire face aux défis qui nous attendent» ajoute-t-il.
Des syndicats verts pour un projet de société
Du côté syndical, l’engagement historique est aussi mis de l’avant. Rappelant l’opération Ensemble, récupérons notre planète de 1988, le vice-président de la Centrale de l’enseignement du Québec (CSQ), Mario Beauchemin fait part des efforts entrepris depuis par son organisation. Pour l’illustrer, il mentionne que les premiers établissements verts pour le pacifisme et la solidarité ont débuté en 1993 et qu’il y en a maintenant 1500 au Québec.
Cependant, M. Beauchemin exprime le souhait que son syndicat aille plus loin que la simple défense de ses membres «Après la Deuxième guerre mondiale, on a mis en place un État providence pour réconcilier l’économie et le social. Il est temps de faire la même chose entre l’économie et l’environnement.». Dénonçant l’air du temps qui résulte, selon lui, du néo-libéralisme et de l’individualisme, M. Beauchemin affirme qu’il est important pour les enfants de pouvoir rêver à un monde plus équitable et que la CSQ poursuivrait de déployer des efforts et des ressources dans ce sens.
Conscientisation dès l‘enfance
Si les efforts réalisés dans le secteur de l’éducation sont importants et méritent d’être célébrés, les défis imposés par les changements climatiques exigent une prise de conscience dès le plus jeune âge.
Carole Marcoux, conseillère pédagogique, secteur environnement à la Commission scolaire de Montréal, est venue présenter les différentes initiatives d’écoles primaires telles que le nettoyage de berges et la Marche Monde d’Oxfam Québec.
Pour elle, les élèves adhèrent au thème de l’environnement et il peut être intégré à de nombreuses matières scolaires. C’est seulement ainsi qu’il sera possible de créer des citoyens conscientisés, futurs acteurs du changement.