Junex : un camp de résistance citoyenne demeure sur place

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© RVHQ

Dans la foulée du démantèlement des barricades qui ont bloqué l’accès au site Galt de Junex du 8 au 14 août dernier, près de Gaspé, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) apprend avec satisfaction que le Camp de la rivière York, établi en appui aux manifestants, sera maintenu.

Les citoyennes et citoyens qui avaient organisé le camp de soutien ont en effet annoncé  qu’ils demeureront sur place pour continuer à s’opposer aux travaux d’exploration de Junex, prévus pour le début de septembre. Le RVHQ encourage les gens qui le peuvent à rejoindre le camp, situé aux abords de la route 198 à 20 km de Gaspé, ou à soutenir autrement l’action en cours. L’information à ce sujet se trouve sur la page Facebook du Camp de la rivière – Galt-Junex.

Pas d’acceptabilité sociale

« L’une après l’autre, toutes les consultations ont démontré sans équivoque que l’acceptabilité sociale n’est pas au rendez-vous, a souligné Carole Dupuis, coordonnatrice générale et porte-parole du RVHQ.

La population n’a plus le choix des moyens face à l’aveuglement du gouvernement Couillard qui s’entête quand même à favoriser cette industrie et à y engloutir des fonds publics. » Rappelons que Junex a obtenu à la fin de juillet 5,5 millions $ pour le rachat de ses permis sur l’île d’Anticosti et que Ressources Québec a annoncé le 4 août un investissement de 8,4 millions $ dans les travaux d’exploration maintenant envisagés au site Galt.

À l’instar des groupes gaspésiens Environnement Vert Plus et Tache d’huile, qui participent aux activités du Camp de la rivière York, le RVHQ s’oppose à tout projet d’exploitation ou de transit de pétrole ou de gaz fossile au Québec.

Fracturation hydraulique

Il s’oppose avec une intensité toute particulière aux projets d’exploration en cours en Gaspésie, qui mènent selon toute vraisemblance à des opérations de fracturation hydraulique, comme l’ont démontré les études du gouvernement lui-même. En effet, qu’il s’agisse du site Galt de Junex ou des sites Haldimand ou Bourque de Pétrolia, l’Institut national de la recherche scientifique a montré que les formations géologiques analogues sont exploitées au moyen de forages horizontaux avec fracturation hydraulique (1).

« La confusion que Philippe Couillard entretient autour de la fracturation hydraulique n’est que de la poudre aux yeux, a fait valoir Jacques Tétreault, coordonnateur général adjoint. Quand il investit dans Junex ou Pétrolia, il sait parfaitement que leurs projets mènent à la fracturation hydraulique et menacent deux des plus belles rivières à saumons du monde, la York et la Darthmouth, sans oublier la Baie de Gaspé et l’eau potable de nombreux résidents. C’est intolérable. »

Menace pour l’activité économique gaspésienne

Comme le remarquent les militantes et militants du Camp de la rivière York dans leur communiqué, une large part de la population gaspésienne a des activités économiques et des modes de vie qui dépendent de la préservation d’écosystèmes sains, telles que la pêche, la chasse, l’agriculture et le tourisme.

Selon Carole Dupuis, « il est grand temps que le gouvernement du Québec renonce à son rêve pétrolier et gazier, qui est une voie sans issue, et investisse dans les véritables richesses de la Gaspésie : sa population, sa culture, son territoire, ses cours d’eau, sa faune et sa flore uniques au monde. »

De manière plus générale, le RVHQ demande une fois de plus au premier ministre d’interdire la fracturation hydraulique et de cesser toute injection de fonds publics dans les énergies fossiles. « Les règlements de la Loi sur les hydrocarbures sont attendus d’un jour à l’autre et la mise à jour obligatoire du Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) est en cours, a noté Jacques Tétreault. Espérons que le gouvernement saisira cette dernière occasion de mettre fin à la pénible aventure pétrolière et gazière du Québec.»

Rappelons que le RVHQ a lancé en avril 2017 l’opération #VousNEpasserezPAS invitant la population à afficher son opposition aux divers projets d’hydrocarbures au Québec et à suivre des formations en résistance citoyenne.


(1) ÉTUDE GENV30  – ESTIMATION DES INTENSITÉS D’ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE DE DIFFÉRENTS BASSINS GÉOLOGIQUES AU QUÉBEC, Étude réalisée dans le cadre de l’évaluation environnementale stratégique sur les hydrocarbures au Québec, 28 octobre 2015, Ministère du Développement durable, de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques du Québec :

Source : RVHQ

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