Les conflits et les phénomènes climatiques pèsent sur la sécurité alimentaire

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Des pluies irrégulières et la hausse des prix des céréales intensifient les risques de souffrances liées à la faim en Afrique de l’Est

Selon un rapport de la FAO, des niveaux élevés d’insécurité alimentaire persistent à travers le monde, et ce, en grande partie en raison des conflits et des conditions climatiques défavorables qui ont des conséquences néfastes sur certains pays, notamment en Afrique de l’Est et au Proche-Orient où de nombreuses personnes ont encore un besoin incessant d’aide humanitaire.

Selon le dernier rapport de la FAO sur les Perspectives de récoltes et la situation alimentaire publié aujourd’hui, près de 37 pays ont toujours besoin d’une aide alimentaire externe, la situation demeure donc inchangée depuis trois mois.

Les guerres civiles et l’insécurité sont les principales raisons expliquant les taux élevés de faim dans 16 de ces pays, allant du Burundi au Yémen. Toujours d’après le rapport, les conflits déplacent des millions de personnes, entravant les activités agricoles et, dans certains cas, faisant augmenter les prix des denrées alimentaires de base. En République démocratique du Congo, l’inflation a plus que doublé en 2017, avec une hausse de 42 pour cent du taux annuel. Les violences ont perturbé les routes commerciales traditionnelles dans la région du Sahel, faisant augmenter les prix, tandis que des pénuries alimentaires ont été signalées au Sud et à l’Est de la Libye.

Pendant ce temps, des pluies insuffisantes et irrégulières menacent la sécurité alimentaire en Afrique australe et en Afrique de l’Est, où de nombreux ménages ruraux ont connu quatre saisons agricoles d’affilée amoindries par la sécheresse.

La sécheresse a des répercussions en Afrique de l’Est

En 2017, la production totale de céréales a rebondi en Afrique. Cela s’explique par de bons résultats en Afrique australe, après un succès mitigé des récoltes en 2016.

La production céréalière en Afrique de l’Est a pourtant chuté de 7,2 pour cent, provoquant ainsi un stress supplémentaire pour plusieurs pays. Selon le rapport, les récoltes qui viennent de s’achever et qui comptent pour les cultures céréalières de la seconde saison devraient être en dessous de la moyenne dans le Sud-Est du Kenya, dans le Nord-Est de la Tanzanie et au Sud de la Somalie.

L’ensemble de la production céréalière de la saison des pluies appelée «deyr» en Somalie devrait être 20 pour cent en dessous de la moyenne, car les pluies saisonnières ont débuté plus tard que prévu et se sont achevées plus tôt. Des conditions similaires au niveau des précipitations et des rendements ont été observées dans le Nord-Est de la Tanzanie. La production céréalière sud-soudanaise, faisant suite aux plantations de 2017, devrait atteindre son plus bas niveau depuis le début du conflit fin 2013.

Les conditions de sécheresse dans plusieurs parties de l’Ethiopie et de la Somalie étaient moins intenses, mais pas assez pour complètement compenser de nombreuses carences au niveau de l’humidité des sols. La disponibilité des pâturages est toujours en dessous de la moyenne et l’état de santé du bétail est dans l’ensemble médiocre. Au Kenya, les pluies saisonnières étaient 80 pour cent en dessous des niveaux de saison, justifiant une surveillance rapprochée des conditions de pâturage dans les parties orientales du pays.

Les prix des céréales de base sont également élevés en Ethiopie et au Soudan où les prix au détail du sorgho, du millet et du blé ont doublé depuis octobre dernier, sur la majorité des marchés locaux. La hausse des prix fait suite à la cessation des subventions gouvernementales pour le blé, une décision qui a affaibli la monnaie et entraîné une hausse de la demande pour les céréales de substitution.

Au Sud de Madagascar, des pluies saisonnières défavorables devraient avoir pour effet de réduire de nouveau les rendements en 2018. A cela s’ajoute des prix du riz historiquement élevés qui devraient eux aussi peser sur la sécurité alimentaire, en particulier dans les régions au Sud du pays.

Ailleurs, en Afrique australe, la production devrait chuter par rapport aux niveaux record enregistrés en 2017, ravivant les préoccupations au sujet de la sécurité alimentaire, comme cela a déjà été le cas lors de l’alerte spéciale lancée la semaine dernière par la FAO.

Les 37 pays ayant actuellement besoin d’une aide alimentaire externe sont l’Afghanistan, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo, la République populaire démocratique de Corée, la République démocratique du Congo, Djibouti, l’Erythrée, l’Ethiopie, la Guinée, Haïti, l’Irak,  le Kenya, le Lesotho, le Liberia, la Libye, Madagascar, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, la Birmanie, le Niger, le Nigéria, le Pakistan, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan du Sud , le Soudan, le Swaziland, la Syrie, l’Ouganda, le Yémen et le Zimbabwe.

Source: FAO

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