Poiscaille, un circuit court pour les produits de la mer issus de la pêche durable

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Après les légumes, la viande et le fromage en provenance directe du producteur, le poisson sera-t-il la prochaine denrée à basculer dans la vogue des circuits courts ? C’est en tout cas le défi que s’est fixé Poiscaille, une entreprise en SAS basée à Montreuil, en France.

Partant du constat qu’il était impossible de trouver à Paris des produits de la mer à la fois de qualité, durables, solidaires et parfaitement traçables, Charles Guirriec et Guillaume Gréaud se sont retroussés les manches pour proposer aux Parisiens poissons, crustacés et coquillages en direct, quarante-huit heures maximum après la pêche.

Conçus dans leur atelier montreuillois, leurs casiers nourrissent deux à trois personnes, et peuvent être composés de poisson (1 kg), crustacés (1,5 kg) ou coquillages (2 kg), en fonction de ce que la mer veut bien donner, mais aussi de ce que le consommateur aura choisi par Internet.

Le fonctionnement est simple : le pêcheur dépose sa pêche du jour au camion, celui-ci le transporte jusqu’à Paris, où il est récupéré par l’équipe, qui le distribue dans les lieux partenaires. Le consommateur récupère ensuite son casier avec quelques recettes et en sachant qui a pêché quoi, où, quand et comment. L’abonnement est flexible d’un mois sur l’autre et ne comporte pas d’engagement de durée. On peut opter pour une distribution d’une, deux ou quatre fois par mois.

Un défi logistique

Charles Guirriec, la trentaine, est pêcheur amateur depuis toujours. Observateur embarqué sur les bateaux de pêche, il comptait les dauphins et autres prises accessoires sur les bateaux en Méditerranée. Après des études en agronomie et un passage dans l’administration, à la direction des pêches, il se rend compte qu’il n’y a aucune corrélation entre le prix et les risques encourus par les pêcheurs.

« C’est à ce moment là que j’ai rejoint les Amap, en voulant y mettre du poisson. Sauf qu’une bonne Amap, ce sont deux personnes super dynamiques et un agriculteur qui vient déposer ses caisses de légumes. Le poisson au contraire, c’est de la logistique : il faut avoir un véhicule frigorifique, avec des contraintes sanitaires et de gestion, et une activité en flux tendu, soumise aux aléas climatiques, pour garantir la fraicheur. Et pour corser le tout, il n’y a pas de stockage possible. »

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Source: Aternatives économiques, Auteur: Sébastien Daycard-Heid

Crédit photo: Nick Graham sur Pexels

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