Télécabines urbaines: l’histoire d’une réussite bolivienne

0

Les téléphériques urbains sont présentés comme une solution d’avenir pour désengorger les villes. Plusieurs d’entre elles s’y sont mises. Des projets existent également en Suisse. La Paz, capitale de la Bolivie, s’est dotée du plus grand réseau du monde. Une innovation qui a changé la vie des habitants

En cette fin du mois d’avril, les festivités se sont multipliées pour les habitants de La Paz: concerts, inauguration d’une salle de lecture, don de matériel scolaire, fête de la santé. La ville la plus haute du monde, capitale politique de la Bolivie, ne célébrait pas l’anniversaire de sa fondation, ou les hauts faits d’un personnage historique, mais les 4 ans de son téléphérique urbain, qui a déjà transporté 125 millions de passagers. Un moyen de transport que tout le monde appelle ici «Mi Teleferico»… et qui a même droit à sa chanson officielle.

« C’est propre, c’est beau, c’est neuf »

Avec six lignes couvrant près de vingt kilomètres, La Paz est devenue une référence. Désormais, la ville est reliée directement à l’agglomération voisine, El Alto, qui s’étale sur l’Altiplano, à 4000 mètres d’altitude. Un aller-retour qui est devenu un must pour les touristes, qui survolent ce nid d’aigle en collant leurs appareils photos aux vitres en plexiglas. Les cholitas endimanchées, femmes indiennes coiffées d’un élégant chapeau melon, ne lèvent en revanche même plus la tête pour voir les cabines qui se croisent sur fond de sommets andins enneigés. Ce voyage dans les airs, que font chaque jour 190 000 personnes, est devenu banal. Il a pourtant changé leur vie.

Ce matin, dans la première cabine qui monte vers El Alto, Maria s’installe avec son fils: «Je serai à l’aéroport [situé sur l’Altiplano, ndlr] en quarante minutes, alors qu’en minibus, il faut une heure et demie», se réjouit-elle. Alfredo, qui se rend à son travail à Sopocachi, approuve: «C’est propre, c’est beau, c’est neuf, alors que les minibus sont sales, et que les chauffeurs ne respectent personne. Et si c’est un jour de pluie, c’est encore pire, on est entassés comme des sardines. Regardez cet embouteillage sur l’avenue, poursuit-il.»

Lire la suite

Source : Le Temps, Auteur : Frédéric Faux

Crédit Photo : Esmée Wiinnubst sur Flickr

Partager.

Répondre