Un communiqué de Greenpeace Canada
Deux mois après la publication du rapport spécial GIEC et le cri d’alarme des scientifiques, les Etats réunis à la COP24 n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur une révision à la hausse de leurs efforts climatiques nationaux. La COP24 échoue ainsi à remettre les Etats sur une trajectoire compatible avec un réchauffement à 1,5°C d’ici la fin du siècle, pourtant prévu par l’Accord de Paris. La France a, quant à elle, brillé par son absence en Pologne.
« C’est essentiel pour s’assurer qu’il y ait de la confiance entre les pays et que les pays arrivent à se doter d’objectifs encore plus ambitieux. Si les pays en développement n’ont pas l’impression que les pays développés sont en train d’atteindre leurs objectifs, c’est certain qu’eux ne voudront jamais faire davantage d’efforts », soulève le responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace Canada.
Greepeace déplore l’absence d’un plan crédible au Canada pour atteindre les cibles que le pays s’est fixées avec l’accord de Paris : « Ce n’est de toute évidence pas en achetant des pipelines et des trains pour acheminer et exporter le pétrole des sables bitumineux et en augmentant la production de pétrole et de gaz naturel comme il le prévoit que le Canada atteindra ses cibles », déclare M. Bonin.
Le fait que les Etats aient pu, malgré tout, adopter des règles d’application minimales pour l’Accord de Paris montre qu’une forme de multilatéralisme autour de l’enjeu climatique reste possible. Hélas, sans l’ambition nécessaire, cette diplomatie risque de perdre peu à peu de sa consistance.
Greenpeace demande aux Etats de se ressaisir rapidement et de renforcer drastiquement leurs efforts diplomatiques et politiques pour lutter contre le changement climatique et protéger les populations vulnérables. Ils doivent se présenter au Sommet Spécial des Nations Unis sur le climat, le 23 septembre 2019, avec de nouvelles feuilles de route revues à la hausse (NDCs) et des promesses de financement adéquates.
De nombreuses discussions de couloirs de la COP se sont focalisées sur la crise des gilets jaunes et la France a fait figure de contre-exemple pour son incapacité à mettre en œuvre une transition juste. La crédibilité française sur l’agenda climatique s’érode également du fait de ses mauvais résultats nationaux, avec des émissions en hausse et des objectifs en baisse. Jusqu’à maintenant, Emmanuel Macron manque à ses responsabilités, à savoir placer l’enjeu climatique au cœur d’un véritable projet de société.