Par Marie-Ève Cloutier
Mots-clés : Saint-Bruno-de-Montarville, Boisé des Hirondelles, urbanisme, Loi sur les espèces menacées ou vulnérables
Faisant fi de la forte opposition des citoyens de Saint-Bruno-de-Montarville et de l’étude à venir sur la protection et la mise en valeur des collines Montérégiennes, la Ville persiste et signe : « nous n’allons pas nous empêcher d’agir là où nous pensons devoir agir » a fait valoir le maire Claude Benjamin lors de la réunion du conseil municipal du 14 novembre avant de dire que le développement du projet aura lieu malgré toute opposition des citoyens.
La Ville a donc fait un autre pas en avant dans le dossier du projet domiciliaire de La Futaie en adoptant le Règlement URB-PIIA2009-001 modifiant le Règlement relatif aux plans d’implantation et d’intégration architecturale URB-PIIA2009 afin d’ajouter des dispositions particulières applicables à la zone HA 800, soit le Boisé des Hirondelles.
La conseillère Michèle Archambault croit toujours que le projet domiciliaire de La Futaie est « une erreur sur le point de vue environnemental, économique et social. » Photo de Marie-Ève Cloutier, tous droits réservés |
Cependant, avant l’adoption du Rrèglement, la conseillère Madeleine Constantineau Juhos a souligné que des « propositions intéressantes » ont été mentionnées lors de la consultation publique tenue en octobre à la suite de l’adoption du projet de Règlement . Elle a insisté sur le fait qu’elles ont été prises en considération.
« Un seul citoyen – sur les 27 présents lors de la consultation publique – était en accord pour que la proposition aille de l’avant. Donc, dans une proportion de 97 %, les gens étaient contre le projet de règlement ou le projet tout court », affirme la conseillère dissidente Michèle Archambault. Elle ne croit pas que les quelques modifications au projet de règlement répondent aux préoccupations des gens.
Déplacer les espèces menacées
Selon Tanya Handa, professeure adjointe en science de la biodiversité, au département des Sciences biologiques de l’UQAM, en adoptant le Règlement modifiant le PIIA, la Ville va démontrer clairement qu’elle va contre le sens le la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables.
« Si nous allons contre une loi, il y a certainement des autorités compétentes qui vont nous rappeler à l’ordre », s’est contenté de répondre M. Benjamin. « Nous pensons également qu’il serait possible de déplacer les quelques espèces qui sont en danger », a-t-il ajouté.
Concernant cette solution, Mme Handa, en citant l’article 17 de la Loi, s’est empressée de répondre que « ce n’est pas l’individu qui est important, mais l’habitat. Déplacer les plantes pourrait nuire au processus écologique en place. Mais, on pourrait très bien déplacer les 30 maisons », a suggéré la biologiste sous les applaudissements de la foule.
Quelques rares supporteurs
Fait plutôt inusité, deux citoyens se sont présenté au micro lors de la période de questions, en se disant favorable au projet. Néanmoins, le second intervenant a pris l’auditoire par surprise : « Je viens appuyer le maire et les membres de son parti qui se font critiquer à gauche et à droite. Si un certain monsieur veut absolument bâtir des maisons dans le bois, sur un terrain qui lui appartient, c’est son droit. Mais un droit ne doit pas primer le bon sens. Je me demande pourquoi ce promoteur [le sénateur Paul J. Massicotte]est entêté alors qu’il sait que ses désirs ne sont pas les bienvenus. Je crois que c’est à ce monsieur qu’il faut s’en prendre et non au conseil municipal » a affirmé Pierre Marceau, résident de Saint-Bruno depuis 30 ans.