La Coalition pour une gestion responsable de l’eau – Eau Secours! profite de la journée mondiale de l’eau pour réagir à la publication du rapport produit par le MDDEP : Portrait de nos eaux de surface au Québec, 1999 – 2008.
« Le seul constat positif qu'il nous est permis de faire suite à la lecture de ce rapport, c’est que dans l'ensemble depuis 1999, la situation ne s'est pas détériorée »déclare Martine Chatelain, présidente d’Eau Secours!
Voici quelques extraits :
« Entre 2006 et 2008, l'eau était propre à la baignade plus de la moitié du temps à la majorité des stations d'échantillonnage ». Et le reste du temps, que se passe-t-il? Les citoyens se baignent-ils dans les coliformes et les cyanobactéries?
« Les concentrations de métaux ne sont pas préoccupantes, sauf dans les cours d'eau drainant des territoires miniers ». Donc, avant que le Plan Nord ne se déploie et que l’industrie des gaz de schiste s’installe sur notre territoire, il faut s'assurer que les minières et gazières respectent les cours d'eau. Le gouvernement du Québec doit les pousser à devenir de meilleurs citoyens corporatifs, pour éviter que ce ne soient les citoyens du Québec qui défraient, encore une fois, la facture des eaux usées, toxiques que ces compagnies laissent sans vergogne derrière elles.
D'autres extraits en disent long sur l'état de notre agriculture :
« On trouve des pesticides en concentrations préoccupantes dans les cours d'eau qui drainent les terres cultivées » et « Ils sont parfois présents en concentrations qui dépassent les critères de qualité de l'eau pour la protection de la vie aquatique ». Il faut savoir que plus de quatre millions de kilos de pesticides, herbicides et fongicides sont vendus au Québec chaque année, et finissent par se retrouver dans nos cours d'eau, des plus petits aux plus grands.
La Coalition Eau Secours! veut éviter de jeter le blâme sur les agriculteurs, les maraîchers, les cultivateurs. Elle se demande simplement pourquoi le MDDEP et le MAPAQ n'ont pas, depuis qu'on connaît le danger des pesticides actuels et après que plusieurs rapports avec de nombreuses recommandations sur l’agriculture (Pronovost, Gobeil) aient été produits, démarré un vaste programme de recherche qui permettrait d'agir pour la protection de notre eau?
Un dernier titre fait sursauter :
« Des produits chimiques issus des meubles, ordinateurs, voitures, médicaments et autres biens de consommation se retrouvent dans les rivières et les lacs (…) en concentrations préoccupantes » Cela n'est pas nouveau. Ce qui le serait, cependant, c'est une réglementation efficace, musclée, qui obligerait les industries à utiliser des produits sécuritaires et à assainir véritablement leurs eaux usées, plutôt que ces flottements, ces hésitations, ces délais dans l'application des règlements auxquels ce gouvernement et son MDDEP nous ont habitués. Quand on ne prend pas nettement la défense de l'eau, on finit par se noyer sous les problèmes!
En cette journée mondiale de l’eau, Eau Secours ! demande:
Au gouvernement du Québec :
- Une véritable loi de protection de l’eau au Québec avec des règlements applicables et appliqués par tous les ministères, bref, une véritable volonté politique.
- Du financement adéquat pour la recherche sur nos réserves en eau souterraine et sur la qualité de nos eaux de surfaces ; il faut connaître nos réserves pour mieux les protéger.
- L’arrêt de la fluoration au Québec car elle est inutile et potentiellement dangereuse.
- Un moratoire réel sur l’utilisation de la fracturation hydraulique.
- Un moratoire et des études indépendantes sérieuses sur les captages d’eau par les embouteilleurs.
Au gouvernement du Canada :
- La reconnaissance du droit à l’eau et à l’assainissement partout au Canada, surtout dans les territoires nordiques où les communautés isolées et autochtones ont été négligées.
- Le retrait de l’eau et des services publics de l’eau de tous les accords de commerce, particulièrement de l’AÉCG négocié actuellement par le Canada et l’Union européenne.
- Le retour du financement adéquat des programmes de protection de l’eau.
À nos municipalités :
- De garder publique et collective la gestion de l’eau.
- De continuer à fournir de l’eau de qualité à un coût raisonnable à leurs citoyens.
- De tenir compte de l’état de l’eau en quantité et en qualité dans leurs plans d’aménagement du territoire ou de leurs plans directeurs de l’eau.
- De revendiquer auprès de Québec un meilleur encadrement législatif pour protéger l’eau.
- De ne pas recourir à la fluoration de leur eau.
Aux citoyens du Québec :
- De continuer de revendiquer auprès de leurs élus une eau accessible, de bonne qualité et en quantité suffisante pour leur santé et celle de leur environnement.
Source: Eau Secours!