Photo de Alex Anlicker – Wikipedia commons |
Suite à l'adoption de la Ville de Gaspé du règlement dit de Saint-Bonaventure sur le développement pétrolier et de l'appui que la ville a reçu d'un nombre toujours grandissant de municipalités, le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) tient à manifester son soutien aux municipalités dans leur démarche visant la protection de l'eau potable.
Manque de connaissance sur les eaux souterraines
«Le ROBVQ n'est pas contre l'exploitation des richesses naturelles du territoire québécois, mais celle-ci doit se faire en assurant la protection de cette autre richesse collective que sont nos ressources en eau», affirme d'entrée de jeu, Daniel Desgagné, président du ROBVQ.
Présentement le manque de connaissance sur la localisation, la profondeur et la vulnérabilité des aquifères dans plusieurs secteurs du Québec ne permet pas de garantir aux municipalités la sécurité de leurs sources d'eau potable advenant une fuite accidentelle de pétrole.
Le ROBVQ propose que le Ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) intensifie l’acquisition des connaissances sur les eaux souterraines. Il propose également que le Ministère des Ressources naturelles (MRN) et le MDDEFP développent, dans un avenir prochain, un partenariat avec les compagnies pétrolières qui ont réalisé des relevés géophysiques pour obtenir les informations relatives aux aquifères de la province.
L'acceptabilité sociale, un impératif
Les organismes de bassins versants du Québec (OBV) agissent à titre de tables de concertation où siègent des acteurs de l'eau des milieux municipaux, économiques et communautaires qui ont un impact ou un intérêt pour les ressources en eau. C'est pourquoi le ROBVQ est d'avis que les projets d'exploitation pétrolière doivent tenir compte de l'opinion des populations touchées par ceux-ci. Monsieur Desgagné explique en disant que «l'exploitation pétrolière n'apporte pas que des bénéfices économiques aux entreprises exploitantes, elle a aussi des impacts notables sur les communautés qui ont le droit de s'opposer à un projet qui pourrait nuire à la qualité de leur eau potable. Il ajoute que «les projets doivent tenir compte des intérêts de toutes les parties touchées et être réalisés dans une optique de concertation».
Un cadre règlementaire insuffisant
En l'absence d'un cadre règlementaire suffisant déterminant les conditions de forage, d'exploitation et de transport des ressources pétrolières, il apparait difficile de garantir que l'environnement sera protégé adéquatement et l'eau en particulier. Le ROBVQ attend avec impatience la réforme de la Loi sur les mines qui sera présentée en début de session parlementaire et souhaite également qu'une loi encadrant le développement des hydrocarbures soit développée rapidement par la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, et le ministre du Développement durable, Yves-François Blanchet afin d’établir ces modalités. Jusqu’à maintenant beaucoup de questions demeurent sans réponse comme la distance à respecter entre un puits de forage et une source d'eau potable.
Une adoption rapide de la loi sur l’encadrement des hydrocarbures serait aussi bénéfique aux municipalités qu'aux pétrolières désireuses d'exploiter le sous-sol québécois. Effectivement, un cadre règlementaire rigoureux assurerait aux municipalités la préservation de leurs ressources en eau. Celles-ci seraient ainsi plus disposées à établir une entente avec les pétrolières. Aussi, les projets pétroliers seraient portés par une plus grande acceptabilité sociale.
Rappelons que les OBV sont des organismes mandatés par le gouvernement en vertu de la « Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection ». En concertation avec les acteurs de l'eau, ils élaborent un plan directeur de l’eau et assurent le suivi de sa mise en oeuvre. Le ROBVQ représente 40 OBV établis sur l'ensemble du Québec méridional regroupant ainsi plus de 800 acteurs de l’eau.
Source: ROBVQ