Photo de US Coast Guard – Flickr |
Les organismes en environnement oeuvrant sur le territoire de Sept-Îles* unissent leur voix pour faire connaitre leurs inquiétudes en regard du déversement de mazout dans la baie des Sept-Îles. Il va sans dire qu’un tel incident engendre des nombreux impacts sur l’environnement et les organismes appréhendent les répercussions sur la faune et sur l’écosystème de la baie qui subissent déjà une pression anthropique importante.
En effet, on peut s’attendre à ce que les mammifères marins, la flore et la faune (marine et littoral) soient affectés par ce déversement. De plus, selon le directeur générale de l’OBV Duplessis, Ghassen Ibrahim, plusieurs observations permettent de confirmer que le mazout a atteint l’embouchure de la rivière Hall ce qui laisse croire que les conséquences sur l’environnement pourraient ne pas être contenues dans le seul secteur de la baie. Avec la saison froide qui approche à grand pas, les organismes s’inquiètent quant aux possibilités de réaliser un nettoyage rapide et complet de toutes les zones affectées. « C'est d’autant plus inquiétant que la baie est une Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) et que de nombreuses espèces y font halte pour une ou plusieurs étapes essentielles de leur vie, certains parcours de migration font d’ailleurs escale dans les îles de la baie » rappelle Aurore Pérot, directrice générale du Comité Zip Côte-Nord du Golfe.
Selon eux, une telle situation devrait obliger les instances concernées à communiquer l’état de la situation de façon régulière et transparente. Il est nécessaire que les citoyens puissent être informés pour mieux comprendre l'avancement et le calendrier des travaux, les impacts appréhendés à court, moyen et long terme, le programme de suivi environnemental et les causes de cet accident.
De plus, puisque la baie des Sept-Îles risque de connaître un développement industriel accru dans les prochaines années, les organisations environnementales du milieu estiment qu’une démarche de réflexion et de concertation entourant le développement de la baie doit être amorcée le plus rapidement possible afin, entre autres, de prévenir ce genre d’événement. Pour ces raisons, ils appuient l’initiative du ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs de mettre sur pied une stratégie de prévention. Par ailleurs, les signataires croient que pour assurer le succès d’une telle stratégie, les organisations du milieu doivent prendre part à la démarche et participer aux discussions. « Il est primordial d’inclure les représentants environnementaux du milieu; l’expertise est présente localement, il est essentiel de la mettre à profit. » ajoute Stéphanie Prévost, directrice générale de la Corporation de protection de l’environnement de Sept-Îles. D’ailleurs, les organismes signataires sont prêts à mettre à contribution leurs connaissances diversifiées afin de contribuer à une telle démarche qui pourrait, par la suite, se traduire par la mise en place d’un comité de suivi et de gestion intégrée de la baie.
En terminant, cette catastrophe doit également nous amener à réfléchir sur la stratégie énergétique que nous voulons mettre de l’avant pour la province. Sébastien Caron, directeur général du Conseil régional de l’environnement de la Côte-Nord, rappelle que le Québec est présentement en consultation nationale sur les enjeux énergétiques. En ce sens, il mentionne qu’« un événement comme celui-ci nous rappelle les risques liés à la consommation d’hydrocarbure et nous fait voir à quel point une réduction de la dépendance au pétrole est un objectif essentiel et souhaitable pour le Québec. »
*Les organismes qui ont pris part au communiqué sont : Le Comité Zip Côte-Nord du Golfe, le Conseil régional de l’environnement de la Côte-Nord, la Corporation Amory-Gallienne de Matamec, la Corporation de protection de l’environnement de Sept-Îles et l’Organisme de bassins versants Duplessis
Source: CRE de la Côte-Nord