Au Comité permanent de la santé de la Chambre des Communes, le 24 mars et le 23 avril 2015 ont eu lieu des auditions d’experts scientifiques internationaux qui ont dénoncé la norme canadienne de protection de la population contre les micro-ondes provenant des technologies sans fil. (Code de sécurité 6 – protection thermique uniquement) La suite et la fin de ces auditions auront lieu le mardi 28 avril 2015. En fait, il s’agit de la suite des auditions faites en 2010 sur l’impact des micro-ondes sur la santé humaine.
En 2010, à la suite d’auditions d’experts scientifiques organisées principalement par le collectif SEMO, les députés membres du comité devaient choisir entre la santé financière de l’industrie ou la santé de la population et en particulier de leurs enfants. Ils avaient choisi la santé de la population en faisant dans un rapport final cinq recommandations très critiques de la norme canadienne. (Voir le communiqué de presse du SEMO du 10 décembre 2010-Désaveu de la norme canadienne) Le gouvernement conservateur, le parti libéral et le NPD avaient par la suite fermé rapidement le dossier à la grande satisfaction de l’industrie des télécommunications.
Le gouvernement nie l’évidence scientifique et la problématique de santé publique ( 50 ans pour le tabac… qui se vend encore aujourd’hui…), car il est l’objet de pression économique. Le citoyen n’a pas cette contrainte et se doit d’utiliser immédiatement le principe de précaution avec les technologies sans fil.
En 2015, ce sont des députés conservateurs qui mènent la charge contre Santé-Canada avec en tête le député Terrence Young ( Oakville,Ontario), membre du comité de la santé et M. James Lunney. Ce dernier, le 24 mars 2015, a déclaré devant le comité avoir ressenti des effets néfastes sur sa santé, tout comme l’ex-député du Bloc, Serge Cardin l’avait fait les 27 et 29 avril 2010.
Le 24 mars, et le 23 avril 2015 des scientifiques de Santé Canada ont défendu la norme canadienne et plusieurs autres ont montré que la norme canadienne était insuffisante et inadéquate, car elle ne protège pas des effets biologiques (aucun biologiste ne travaille ni ne conseille Santé Canada sur les effets biologiques ! ). L’un des scientifiques retenus par Santé Canada pour défendre le code de sécurité 6, Rod Tarzwell, questionné par le député conservateur Terence Young, a reconnu devant le comité qu’il avait des intérêts financiers dans l’industrie du sans-fil et que de ce fait, son témoignage n’était pas impartial…
Au cours de ces deux auditions, il a aussi été question de la nouvelle loi française adoptée le 29 janvier 2015, limitant l’exposition des enfants les plus vulnérables. La décision de la Cour d’appel du Québec (antenne relais, Châteauguay contre Rogers) confirmant la reconnaissance de la controverse scientifique a aussi été mentionnée et la grande différence entre les normes d’exposition de pays comme la Russie et l’Italie, des milliers de fois plus basses que celle du Canada, est demeurée sans explication par les représentants de Santé-Canada.
Le Dr Darius Leszczynski, de Finlande, membre du centre international de recherche sur le cancer (CIRC, OMS) qui avait classé les micro-ondes comme étant un possible et probable cancérigène (2B) le 31 mai 2011 a fait état des résultats concluants des dernières recherches devant conduire à un classement supérieur de dangerosité pour le cancer ( 2A)
Pour contrebalancer les arguments scientifiques sur les effets néfastes sur la santé, l’ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick, M. Bernard Lord, président de l’association de l’industrie des télécommunications sans fil (ACTS) (le plus influent lobby et le plus influent lobbyiste du Canada …) se présentera le 28 avril 2015, devant ce comité pour affirmer l’importance économique de cette industrie au Canada (22 milliards et plus), et sa contribution au gouvernement canadien du plus de 10 milliards (vente de licence) au cours des dernières années. Il dira que l’application du principe de précaution, tel que mentionné et souhaité par les industriels dans les notices d’utilisations cachées de leurs appareils sans fil, s’il était promu ouvertement par Santé Canada pourrait entraver le développement de l’industrie des télécommunications et les revenus du gouvernement fédéral.
Ces arguments purement économiques ont pour but de contrecarrer les témoignages scientifiques d’experts internationaux illustrant de par leurs recherches les effets néfastes sur la santé humaine en raison de l’effet biologique de l’exposition aux micro-ondes utilisé par la technologie sans fil. Il s’agit selon nous du pire exemple de lobbyisme économique immoral fait en plus pour une seconde fois (première fois le 27 avril 2010) par Bernard Lord de l’ACTS devant les députés membres du comité de la santé.
Au cours de l’audition du 28 avril prochain, s’ajouteront les témoignages des scientifiques américaines Debra Davis, auteur et professeur à Harvard et Geogetown) (cancer et électrosensibilité lié aux micro-ondes) et Martha Herbert (professeur en neurologie à l’université Harvard (autisme causé par les micro-ondes chez les enfants) témoigneront de leurs expériences.
À suivre en direct (en anglais ou en français) sur le site internet du Comité Permanent de la Santé de la Chambre des communes, séance n*58 de 15h 30 à 17h30. Le contenu intégral des auditions précédentes est aussi disponible en écrit en français et en anglais.
N.B : Le député Terence Young a aussi inscrit un projet de loi privé le 11 décembre 2014 ( C-648) demandant l’installation d’avertissement comparable à ceux que l’on retrouve sur les paquets de cigarettes pour les produits émettant des micro-ondes provenant du sans fil.
Source: François Therrien
Enseignant en électricité
Porte-parole du collectif Sauvons nos Enfants des Micro-Ondes (SEMO)