Déversement de 135 millions de litres d’eaux usées à Québec : la ville doit être plus transparente

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Un an après les déversements de Montréal, désormais connus sous le nom de flushgate, la ville de Québec a annoncé quatre déversements « planifiés » entre le 22 novembre 2016 et février 2017. La Ville a repris plusieurs éléments de l’argumentaire de la ville de Montréal, mentionnant une absence de conséquences compte tenu de divers facteurs nébuleux, pour conclure que l’opération se compare à un « changement d’huile ».

Or, la Fondation Rivières avance que ce raisonnement ne tient pas compte des effets cumulatifs sur le fleuve et qu’il est possible de faire mieux. On note, à l’examen des deux documents rendus publics sur le site de la Ville, qu’un effort devrait être fait dans la planification des activités et la divulgation des informations sur certains aspects techniques du dossier. Ces améliorations sont souhaitables autant pour la ville de Québec que pour toute autre municipalité :

  1. Informer la population des heures exactes de la tenue des travaux afin d’optimiser les efforts visant à minimiser les impacts. La Ville devrait aussi prévoir des travaux de nuit, moment où les débits sont minimaux, quitte à réaliser les travaux sur plus d’une nuit.
  2. Demander à la population d’éviter de jeter des solides non dégradables dans les toilettes. Aussi, les institutions, commerces et industries (ICI) pertinentes devraient être mises à contribution, en plus de la population, afin que les organisations qui le peuvent, retiennent leurs effluents pendant les déversements.
  3. Modifier l’échéancier des travaux afin que ceux prévus aux postes de pompage Limoilou et Saint-Charles soient réalisés au même moment que ceux à la station d’épuration de l’Est. Ces déversements totalisent 25 millions de litres et seraient alors annulés par une telle approche puisque les eaux ne seraient déversées qu’à un seul moment;
  4. Offrir des incitatifs aux entrepreneurs afin qu’ils réalisent les travaux plus rapidement ou proposent une méthode de travail améliorée;
  5. Divulguer publiquement les informations techniques liées aux travaux, sous le sceau de l’ingénieur responsable. La description devrait suivre une présentation s’inscrivant dans les meilleures pratiques du secteur d’ingénierie. L’information rendue publique actuellement[1],[2] relate essentiellement des comparatifs anecdotaux vis-à-vis les déversements de Montréal. Cette information n’offre pas le niveau de précision désormais exigé par la population;
  6. Identifier l’ensemble des méthodes de travail évaluées lors de l’étape de faisabilité (pompage temporaire, conduite temporaire, équipements en parallèle, etc.) et les raisons pour lesquelles celles-ci n’ont pas été retenues (sécurité, coût, irréalisables, etc.);
  7. Rendre publique une copie des demandes d’autorisation, incluant les études, réponses et autorisations des ministères impliqués. Considérant que certains travaux ne requièrent pas d’autorisation, une information complète permet d’éviter tout malentendu.

La Fondation Rivières offre son entière collaboration à toute municipalité, notamment la ville de Québec, pour développer les meilleures pratiques dans la gestion de ses eaux.

 


1 Ville de Québec, communiqué, 15 novembre 2016 : 
http://www.ville.quebec.qc.ca/espace_presse/actualites/fiche_autres_actualites.aspx?id=15331

2 Ville de Québec, Travaux d’entretien des ouvrages d’assainissement, 15 novembre 2016 
http://www.ville.quebec.qc.ca/docs/actualites/15331-480-COM-annexe.pdf

 

Source : CNW Telbec

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