Inquiètes pour l’eau potable, des citoyennes bloquent une valve de l’oléoduc Trans-Nord à Oka

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Des citoyennes inquiètes pour la situation de l’eau potable bloquent présentement l’accès à une valve du pipeline Trans-Nord, dont l’état a été dénoncé par deux commissaires dissidents de l’ONÉ. Les citoyennes demandent la fermeture immédiate du pipeline Trans-Nord inc (PTNI) qui traverse le Parc national d’Oka et met en péril l’approvisionnement en eau de millions de personnes.

« Notre action est pacifique et nos préoccupations nous forcent à prendre ce moyen afin de porter l’attention sur ce problème qui concerne une ressource vitale pour tous et toutes: l’eau ! » indique Jeanne Beauchamp, co-porte-parole du groupe de citoyennes. « Nous exigeons donc des actions de la part de nos gouvernements et de l’entreprise pour fermer cet oléoduc qui traverse plusieurs plans d’eau cruciaux, dont la rivière des Outaouais, et dont l’état met en danger la sécurité de plus de trois millions de personnes dans la grande région de Montréal »

En septembre dernier, deux commissaires ont déposé un rapport dissident dénonçant la situation de cet oléoduc, en raison d’incidents répétés de surpression et de la non-conformité généralisée de l’entreprise aux conditions imposées par l’Office national de l’Énergie au cours des 6 dernières années. « Malgré les inquiétudes des membres de l’ONÉ, rien n’a changé » ajoute Madame Beauchamp.

Dans leur rapport qui prône la suspension du permis d’opération, les commissaires dissidents, Ballem et Richmond ont souligné que « PTNI a eu six ans pour se conformer à de nombreuses ordonnances de sécurité rendues par l’Office, mais elle a négligé de s’y conformer entièrement. » Aussi, l’ONÉ n’a pas été en mesure depuis 2010 d’assurer le suivi des ordonnances de sécurité. Selon les commissaires « les contrôles opérationnels actuels de PTNI ne respectent pas les exigences du Règlement de l’Office national de l’énergie sur les pipelines terrestres ou de la norme CSA Z662-15. »

Marie-Josée Béliveau, co-porte-parole du groupe ajoute : « Nous demandons à l’Office National de l’énergie (ONÉ) de suspendre immédiatement le permis d’exploitation du pipeline PTNI car les surpressions actuelles rendent cet oléoduc vulnérable à l’éclatement et aux déversements avec toutes les conséquences imaginables sur les écosystèmes et les milieux urbains qu’il traverse. Nos gouvernements et la CMM doivent aussi se saisir de ce dossier pour la sécurité de la population ! »

Pour cette action, les citoyennes se sont inspirées du mouvement des protecteurs de l’eau de Standing Rock dans le Dakota du Nord, qui dénoncent un projet d’oléoduc qui pourrait affecter les territoires Sioux. « Nous sommes en solidarité avec l’action des Premières Nations de Standing Rock et dénonçons aussi l’impact des oléoducs sur nos ressources en eau, sur nos richesses naturelles, comme ici au Parc national d’Oka, le parc naturel plus fréquenté au Québec. L’eau, la biodiversité et notre climat sont bien plus importants que le passage de cet oléoduc désuet et dangereux !» termine Jeanne Beauchamp.

 

Source : Marie-Josée Béliveau

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