La municipalité de L’île-d’Anticosti sollicite l’appui de la communauté, de même que des citoyens et des citoyennes de la Côte-Nord et du reste du pays, à sa candidature qui sera soumise au gouvernement fédéral en vue de la désignation de l’île comme patrimoine mondial par l’UNESCO, comme le sont déjà l’Arrondissement historique du Vieux-Québec, le paysage de Grand-Pré en Nouvelle-Écosse et le Canal Rideau en Ontario. La municipalité compte faire valoir les caractéristiques géologiques, paléontologiques et géomorphologiques d’exception et d’importance mondiale d’Anticosti, de même que l’unicité de son paysage culturel. Les citoyens et citoyennes peuvent manifester leur appui à partir d’un microsite Internet lancé plus tôt cette semaine. Aussi, Anticosti est fière d’annoncer le concours que lui apportent de nombreux experts internationaux dans la préparation de son dossier, ainsi que l’appui de la communauté innue d’Ekuanitshit.
On peut appuyer la candidature d’Anticosti en accédant à l’adresse suivante : http://anticostimondial.org/
« Anticosti est notre secret le mieux gardé. C’est le joyau du Saint-Laurent, et sa valeur en fait un site géologique, paysager et culturel unique au monde », a déclaré le maire d’Anticosti, John Pineault. « Nous élaborons un dossier de candidature solide, et nous sollicitons l’appui de la communauté et des Québécois. Nous sommes émus et heureux de la réaction enthousiaste de la population, ici sur l’île et au Québec, mais aussi d’ailleurs ». Au-delà des caractéristiques d’importance mondiale de l’île, le dossier soumis au gouvernement fédéral exige aussi l’appui de la communauté.
La municipalité fera notamment valoir le paysage culturel unique de l’île, issu de l’ouvrage combiné des êtres humains avec la nature, de même qu’une combinaison exceptionnelle de caractéristiques géologiques, paléontologiques et géomorphologiques d’importance mondiale. Sa géologie représente plus de 10 millions d’années de l’histoire de la Terre, avec plusieurs sites d’importance internationale.
Un processus scientifique solide et systématique
La municipalité a embauché récemment une avocate spécialisée en droits de la personne, Sarah-Maude Belleville-Chénard, pour l’épauler dans la préparation de son dossier de candidature. Madame Belleville-Chénard s’est établie sur Anticosti pour la durée de son mandat. Elle veille à identifier les critères de sélection développés par l’UNESCO qui correspondent le mieux aux réalités de l’île, en plus de maintenir un contact étroit avec des spécialistes réputés en matière de géomorphologie, de paléontologie et de patrimoine naturel et culturel.
À cet égard, la municipalité compte déjà sur l’appui de plusieurs experts internationaux, notamment le professeur André Desrochers du département des sciences de la Terre et de l’environnement à l’Université d’Ottawa, le professeur Michael J. Melchin du département des sciences de la Terre à l’Université St-Francis-Xavier, et le professeur Andre Dronov de l’Institut géologique de l’Académie des sciences de Russie ainsi que les professeurs Philippe Poullaouec-Gonidec et Gérald Domon, de l’École d’urbanisme et d’architecture du paysage à l’Université de Montréal et respectivement, titulaire et membre, de la Chaire UNESCO en paysage et environnement (CUPEUM).
« Les roches sédimentaires de l’île d’Anticosti sont les archives géologiques, datant de la fin de l’Ordovicien et du début du Silurien, les plus complètes, les mieux exposées et les plus fossilifères au monde. Les fossiles d’Anticosti illustrent un tournant critique dans l’histoire de la vie sur Terre; la quasi-disparition de la vie dans les océans, il y a 445 millions d’années. Cette période de l’histoire de la Terre n’est pas représentée ailleurs au patrimoine mondial de l’UNESCO », a expliqué le professeur André Desrochers.
Pour les professeurs Philippe Poullaouec-Gonidec et Gérald Domon, « l’île d’Anticosti est un lieu d’exception, un véritable symbole d’une grande nature sauvage adoucie et enrichie par la présence de l’homme. D’abord lieu de désolation pour certains et de chasse pour les communautés autochtones, elle est devenue par la suite un territoire d’exception d’une nature grandiose par ses cascades, cañons et forêts où s’est forgé un lieu de vie à travers le temps. Le paysage remarquable de l’île est investi de valeurs locales dont la résonance est universelle; c’est un bien matériel et immatériel contributif au patrimoine mondial de l’UNESCO ».
Les dossiers de candidature doivent être déposés au gouvernement fédéral d’ici le 27 janvier 2017. Par la suite, un comité consultatif composé d’experts sera chargé de l’évaluation des candidatures et de faire des recommandations à la ministre fédérale de l’Environnement et ces changements climatiques, Catherine McKenna, qui est également responsable de Parcs Canada.
Les sites inscrits à la liste indicative canadienne seront par la suite soumis à l’UNESCO pour évaluation, à raison de deux candidatures par année. La dernière mise à jour de la liste indicative du Canada remonte à 2004.
Source : Copticom
Crédit photo : Sepaq