Le 15 octobre 2016, le gouvernement canadien a publié dans la Gazette du Canada une description de l’habitat essentiel du chevalier cuivré situé dans la Réserve nationale de faune des îles de Contrecœur. Conformément à la Loi sur les espèces en péril, les interdictions de détruire un élément de cet habitat entreront en vigueur en janvier 2017.
Le 14 mai 2016, le gouvernement canadien avait également publié dans la Gazette du Canada une description de l’habitat essentiel du béluga du Saint-Laurent se trouvant dans la Réserve nationale de faune des îles de l’estuaire. Toutefois, cette publication s’accompagnait d’un projet d’arrêté ministériel afin que les autres parties de l’habitat essentiel du béluga, situées à l’extérieur d’une aire protégée, soient également couvertes par la Loi sur les espèces en péril et ce, conformément aux dispositions de son article 58.
Malheureusement, le gouvernement n’est pas allé aussi loin pour le chevalier cuivré et ne s’est pas engagé dans la voie de protéger les parties de l’habitat essentiel située à l’extérieur de l’aire protégée. « Le chevalier cuivré fait partie de cette courte liste d’espèces en péril pour lesquelles la marge de manœuvre pour arrêter le déclin est très limitée. Conséquemment, nous demandons au gouvernement canadien de protéger sans délai l’ensemble de l’habitat essentiel de l’espèce » affirme Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec). L’aire de distribution mondiale du chevalier cuivré se limite à la grande région de Montréal et il ne reste que quelques centaines d’individus adultes.
« La jurisprudence est sans équivoque, les mesures de protection légales doivent être mises en place dans un délai raisonnable et doivent permettre l’atteinte des objectifs visés par la Loi, c’est-à-dire assurer les conditions du rétablissement de l’espèce » d’ajouter Alain Branchaud. En effet, l’habitat essentiel du chevalier cuivré a été désigné en juin 2012 et en vertu de la Loi sur les espèces en péril, le gouvernement canadien aurait dû prendre un arrêté ministériel 180 jours plus tard, soit en décembre de la même année.
La SNAP Québec réaffirme qu’un Sommet extraordinaire sur la biodiversité est nécessaire pour mieux aligner les grands projets de développement économique actuellement sur la table. Ces importantes initiatives ne pourront aller de l’avant sans que nos lois et règlements de protection de l’environnement soient respectés.