Le merveilleux monarque frappe droit au cœur de la ministre McKenna

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Monarch butterfly close macro orange bug insect

Par David Suzuki

Catherine McKenna, ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique, a eu tout un choc dernièrement. Un bon choc. Rien à voir avec la désolante politique spectacle chez nos voisins, non. Mme McKenna était au Mexique, en visite dans les aires d’hivernage des papillons monarques. Imaginez son émotion en voyant des millions de papillons agglutinés dans les sapins oyamel, en pleine montagne, remarquablement discrets malgré leurs couleurs si vives. Notre ministre a ensuite écrit un article touchant, appelant les citoyens du Canada à agir avant que le papillon monarque ne suive les traces de grands disparus comme la tourte voyageuse et le bison.

Les monarques parcourent des milliers de kilomètres depuis leurs aires de reproduction au Canada — celles-ci s’étendaient autrefois du sud de la Saskatchewan jusqu’aux Maritimes. Moi qui ai grandi dans le sud-ouest de l’Ontario, je me souviens que je voyais souvent des monarques, et c’était un spectacle fabuleux de les voir survoler pointe Pelée à la fin de l’été.

Mais cela, c’est du passé, car depuis les années 1990 les populations de monarques de l’est du pays ont chuté d’environ 90 pour cent. On estime que plus d’un milliard de monarques faisaient autrefois le trajet jusqu’au Mexique. Or à l’hiver 2013, ce chiffre avait dégringolé à 35 millions de papillons. On a observé entretemps quelques améliorations, qui ont vite été enrayées. En mars 2016 une énorme tempête a balayé plus de six millions de papillons, et les conditions météorologiques défavorables qui ont sévi pendant les périodes de reproduction ont entraîné la perte de 27 pour cent d’individus au cours de la dernière année.

Une forte proportion de cette dégringolade a été attribuée à l’éradication de l’asclépiade par le glyphosate, un puissant herbicide (le fameux Roundup) largement utilisé dans le Midwest des États-Unis et le sud du Canada. L’asclépiade abrite les cocons du monarque, dont la chenille se nourrit des feuilles exclusivement. Des conditions météorologiques extrêmes — grandes sécheresses durant les périodes de reproduction et de fortes tempêtes hivernales au Mexique qui ont abattu des arbres et provoqué des glissements de terrains dans les forêts où vont hiverner les monarques — ont fait le reste.

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Source : Fondation David Suzuki

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