Par Denis Plante pour Gaïa Presse
Dans le cadre du 6e Forum Planèt’ERE, événement international regroupant des acteurs de la Francophonie en éducation relative en environnement, un bilan des activités de différents pays de la Francophonie a fait l’objet d’une présentation.
Du Québec à Haïti, de la France au Bénin et à la Guinée en passant par la Wallonie-Bruxelles, on se doit de signaler une constante, à savoir une présence active de la société civile, et ce, malgré de faibles moyens et un soutien limité des autorités publiques. Il faut cependant identifier la volonté de porter les efforts vers la jeunesse et l’école.
Les pays du Nord : une expertise, les autorités publiques absentes
Dans les pays développés, il existe de nombreux réseaux regroupant beaucoup d’acteurs expérimentés et possédant une expertise reconnue. On doit cependant envisager une structuration plus poussée des efforts consentis afin de mener à terme les actions auprès des populations visées. Il faut relever que les autorités publiques ne soutiennent pas de façon conséquente les organisations et institutions qui œuvrent dans ce secteur de l’éducation voué aux questions environnementales.
Au Québec, le Sommet de l’éducation relative à l’environnement de mars 2017 a résolu de s’engager dans le développement d’une stratégie visant à obtenir une reconnaissance sociale et politique de ce secteur. Il faut valoriser ses acteurs et convaincre les gouvernements et municipalités d’appuyer financièrement l’éducation relative à l’environnement et de l’intégrer au régime pédagogique. D’autre part, la synergie doit être au centre des actions formelles (institutions) et informelles (groupes).
En France, les professionnels de l’éducation relative à l’environnement sont nombreux (de 10 000 à 12000) mais les autorités publiques sont absentes quant au financement et à leur présence dans le milieu scolaire. On compte beaucoup sur une résolution de la COP-21(article 12 touchant l’éducation) pour changer le cours des choses. Quant à la Wallonie-Bruxelles, on dénombre 170 associations communautaires dont 40 sont subventionnées. Il faut cependant mieux coordonner leurs actions. Le ministère de l’Éducation joue pourtant un rôle de facilitateur au regard du réseau scolaire.
Les pays en développement : une volonté d’agir, des ressources chétives
Dans les pays en développement tels le Bénin, la Guinée et Haïti, il existe une certaine volonté politique d’intervenir mais les moyens financiers sont chétifs. L’éducation relative à l’environnement repose sur les organisations citoyennes qui s’intéressent particulièrement au milieu scolaire. En somme, les actions sont fort dispersées et circonscrites. Il faut aussi relever que la pauvreté et le faible niveau d’éducation représentent des obstacles aux efforts déployés.
Au Bénin, la constitution du pays prévoit, depuis 1990, que la protection de l’environnement est considérée comme un droit fondamental. On a formé une Agence des des bénévoles et on se concentre les minces ressources disponibles à des écoles pilotes.
Quant à la Guinée, la biodiversité est en déclin et les entreprises minières constituent de grands pollueurs. Cependant, des organisations non gouvernementales poursuivent des projets régionaux en partenariat avec l’Unesco et la Communauté européenne. Un enjeu important est ciblé : produire des outils pédagogiques en vue de faire progresser la prise de conscience des citoyens.
Finalement, en Haïti, l’organisme Terre des Jeunes s’active auprès des écoles et se consacre à identifier des leaders. À cet égard, le rôle des enseignants demeure crucial. On a par exemple créé la Fête de l’arbre, initiative marquante dans un pays où 90 % de sa forêt a été rasée.
Se mobiliser pour la cause environnementale
En conclusion de cette activité. Virginie Boelen du Centre d’éducation relative à l’environnement de l’Université du Québec à Montréal dresse un portrait de la situation de l’ERE dans la Francophonie et lance le message suivant: «l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. On dénombre beaucoup de réseaux, d’experts, de volonté citoyenne et parfois politique. Tout doit cependant s’ancrer dans la solidarité internationale et la coordination des actions afin de relever les énormes défis qui se présentent à nous».