Peut-on apprendre à vivre sans la voiture?

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Par Émile Doyon pour Gaïa Presse

C’est la question que se pose Jérôme Laviolette, finissant à la maîtrise en planification des transports et récipiendaire de la bourse de la Fondation David Suzuki. Cette problématique sera au cœur d’un nouveau projet de recherche débutant à l’automne 2017.

Le projet de M. Laviolette sera centré sur une manière de sensibiliser la population autrement sur la question du transport durable. Il étudiera entre autre la dépendance à l’automobile, ainsi que les obstacles menant à un changement de comportement.

Sensibiliser autrement

Selon M. Laviolette, le problème le plus criant est celui de l’auto solo. Il ne faut cependant pas démoniser la voiture ; elle aura toujours une certaine part dans les modes de transport.

Afin de diminuer son utilisation, il faudrait plutôt tenter de prévoir des contraintes pour ce mode de déplacement. Le but visé est de compliquer la facilité de déplacement actuellement promue par l’automobile.

On suggère, par exemple, de réduire le nombre de voies réservées à l’automobile, l’installation d’une taxe kilométrique ou encore de diminuer les espaces de stationnement disponibles. Ces initiatives sont sujettes à beaucoup d’opposition de la part de la population. Il faut donc simultanément sensibiliser les citoyens aux questions de transport durable afin de créer un mouvement de conscientisation.

M. Laviolette rappelle que des choix existent tels le Bixi, la voiture en libre-service et l’autopartage mais qu’ils sont, à Montréal, concentrés dans les quartiers centraux de la ville. Petit hic, les pratiques de sensibilisation présentement en place ne sont pas suffisantes et pas assez efficaces. On met en cause le manque de diversité des solutions. «Pour constater un changement marquant, il faut que le citoyen puisse voir un choix véritable et mesurable à l’auto solo. Il est nécessaire de mieux comprendre les causes de la dépendance à l’automobile ainsi que les habitudes comportementales en matière de déplacement pour pouvoir espérer induire un changement», précise-t-il.

S’inspirer d’ailleurs

Pour ce faire, l’équipe ne souhaite pas limiter ses travaux à Montréal, ni même au Québec ou au Canada. On s’inspirera des pratiques ayant connu des succès à l’étranger comme celles établies dans la ville de Copenhague. Malheureusement, il n’existe pas de solution unique, pas de recette miracle à la promotion du transport durable. «Le but recherché est de d’identifier le déclic, ce qui marche pour la communauté observée».

Le projet de M. Laviolette et de son équipe lui ont valu l’octroi d’une bourse de 50.000$ de la Fondation David Suzuki. Son travail pour l’année à venir permettra de mettre en lumière différentes manières de sensibiliser la population aux questions environnementales, particulièrement en matière de déplacement durable. Il sera également question des actions pouvant susciter des changements aux politiques publiques existantes.

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