Les plateformes pétrolières et gazières n’ont pas leur place dans le chenal Laurentien

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Le WWF-Canada lance une campagne pour contester l’absence de règlementation encadrant la nouvelle aire marine protégée du Canada.

La règlementation proposée pour l’aire marine protégée (AMP) du chenal Laurentien, publiée vendredi et autorisant l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière dans 80 % de la zone, a été fortement condamnée par le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) en raison du risque élevé de dommages causés à la faune marine de ce secteur.

Le chenal Laurentien est une vallée sous-marine qui s’étend de l’entrée du golfe du Saint-Laurent jusqu’au bord du plateau continental de Terre-Neuve-et-Labrador, identifié comme une zone d’importance écologique et biologique. Il s’agit d’une importante voie migratoire pour les baleines qui quittent ou rejoignent le golfe du Saint-Laurent et une zone d’alimentation essentielle pour les tortues luth en voie de disparition.

L’aire marine protégée proposée est de 11 619 km2, la plus grande du Canada jusqu’à maintenant, soit deux fois la taille de l’Île-du-Prince-Édouard. La règlementation permettrait l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière dans plus de 80 % de l’aire marine protégée, avec du forage dirigé (puits non verticaux) autorisé sur une grande portion du reste du site.

Le WWF-Canada a lancé cette campagne publique afin de renforcer la règlementation et exclure les activités pétrolières et gazières dans ce qui sera la plus vaste AMP au pays.

Risque important pour la biodiversité

Les opérations de forage perturbent le fond marin et augmentent la sédimentation dans l’eau, ce qui nuit aux espèces sensibles comme les plumes de mer et les coraux d’eau froide. Les explosions sismiques causent des blessures physiques aux baleines et peuvent faire fuir la faune à l’extérieur d’habitats importants. Pêches et Océans Canada a déterminé que les activités pétrolières et gazières potentielles posaient un risque trop élevé pour être autorisées dans les AMP situées à proximité, telles que les AMP du banc de Sainte-Anne et du Gully, mais que le chenal Laurentien resterait ouvert aux entreprises. Enfin, les déversements d’hydrocarbures, bien que rares, détruiraient cette zone.

Pour David Miller, président et chef de la direction du WWF-Canada, « l’extraction pétrolière et gazière n’est pas compatible avec la conservation et ne devrait jamais être permise dans une aire marine protégée. Les parcs nationaux en milieu terrestre ont depuis longtemps adopté des normes minimales qui observent de telles restrictions. S’il peut sembler aberrant que des activités d’exploitation pétrolière et gazière puissent être pratiquées dans une aire marine protégée, c’est exactement ce qui est sur le point d’être autorisé dans le chenal Laurentien, à moins que le gouvernement du Canada ne fasse volte-face.

Ce chenal est une voie migratoire d’une importance critique pour certaines de nos espèces de baleines en péril, et les activités d’exploration et d’exploitation pétrolière et gazière les menacent avec la pollution sonore, la perturbation de leur habitat et les blessures physiques engendrées par les explosions sismiques. Nous allons lutter par tous les moyens possibles contre la règlementation proposée et nous demandons aux citoyens et citoyennes de joindre leurs voix à la nôtre afin d’exprimer leur désaccord. »

Source : WWF Canada

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