Par Émile Doyon pour GaïaPresse
Dans la présente époque de bouleversements climatiques et de préoccupations environnementales, le développement durable est sur toutes les lèvres et sous toutes les formes.
Que se soient les énergies renouvelables qui représentent la voie à suivre pour la pérennité de nos ressources ou encore certains matériaux possédant un cycle de vie plus long, il semble que toutes les innovations se développent sous l’angle de la durabilité. La sphère de la mobilité durable, la marche à pied, le vélo et les transports en commun, n’échappe pas à ce paradigme.
Dans la présente ère du numérique, la question se pose : est-ce que les nouvelles technologies, en particulier celles du monde virtuel, peuvent favoriser des choix plus verts en matière de mobilité durable? C’est pour répondre à cette question que la Maison du Développement Durable, conjointement avec Transport 2000, a organisé un panel de discussion le 8 juin dernier. Les invités étaient Samuel Vermette, cofondateur et PDG de l’application Transit ainsi que de Carl Desrosiers, chef mécanique et maintenance chez VIA Rail Canada.
L’accès à l’information : la pierre angulaire de la mobilité durable
Selon Samuel Vermette, l’avenir de la mobilité durable est dans l’accès à l’information, en particulier pour ce qui a trait à la planification d’un déplacement intermodal (heures de départ, heures d’arrivée, temps nécessaire pour le déplacement, horaire des différents modes de transports). Il souligne le caractère non centralisé de l’information et non pas son manque d’abondance. Selon lui, l’information est là, mais il peut être parfois difficile d’y accéder d’une manière efficace, surtout si celle-ci est répartie sur plusieurs plates-formes. «On doit souvent jouer à saute-mouton entre les différentes applications de mobilité durable afin de bien planifier son déplacement», précise-t-il.
Il identifie une solution dans la transmission de données géolocalisées. Grâce aux GPS présents dans les téléphones intelligents et à leur horloge interne, il est maintenant possible de déterminer quel mode de transport est le plus à proximité et serait le plus rapide pour le déplacement visé. Cependant, cela ne s’arrête pas là. En effet, M. Vermette cible l’importance de l’intermodalité pour favoriser une mobilité urbaine plus durable.
Une centralisation nécessaire de l’information
Une centralisation de l’information relative aux différents modes de transport tels que les Bixi, l’autobus, le métro, le train, le copartage et l’autopartage favorise la création d’une source unique. C’est ce que cherche à accomplir l’application Transit.
L’avenir de la mobilité durable se situe donc dans des déplacements facilités par une plateforme virtuelle traitant tous ces renseignements. La facilité de se déplacer peut être illustrée par le progrès technologique que l’application Uber a apporté. En effet, il est désormais possible de planifier un déplacement avec un simple tapotement d’écran grâce à cette application. Selon M. Vermette, le succès de la mobilité durable s’arrime à une plateforme similaire à Uber, mais adaptée aux transports actifs et en commun.
Villes intelligentes : une voie à suivre
La vision développée lors du panel se base beaucoup sur l’accès à internet pour effectuer sa planification. Ceci peut constituer un frein pour certains utilisateurs, car l’accès à internet est parfois limité. Cependant, selon Carl Desrosiers, chef mécanique et maintenance chez VIA Rail Canada, les utilisateurs de données mobiles (permettant d’accéder à internet en tout lieu) sont en augmentation.
Il ajoute aussi que« les villes dites ‘’branchées’’ où l’accès à internet de type Wi-Fi est accessible serait une solution potentielle. Cependant, l’absence de services internet ne fait que limiter le suivi en temps réel, élément qui est peu variable ». Finalement, le défi de la mobilité durable à l’extérieur des villes demeure crucial, une dimension qui n’a pas été abordée concrètement lors de cette activité.
