Repenser la communication des risques environnementaux

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Par Émile Doyon pour GaïaPresse

Des risques fréquents et amplifiés

Les récentes inondations dans la région de Montréal ont permis de mettre en lumière plusieurs changements importants en termes de changements climatiques. Notre société est exposée à des risques climatiques et météorologiques qui peuvent avoir des conséquences directes et perturbatrices sur le quotidien de tous. Les solutions et les mesures de prévention existent, mais c’est souvent le lien entre les décideurs, les intervenants et la population qui pose problème dans la transmission de l’information.

Un ouvrage de référence

Face à ce constat, Bernard Motulsky et Jean Bernard Guindon, deux professeurs de communication sociale et publique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et Flore Tanguay-Hébert, étudiante au doctorat en communication des risques, ont contribué à produire un ouvrage de référence, le guide Communication des risques météorologiques et climatiques. Cette publication vise à faire mesurer le rôle de la communication dans la gestion du risque, particulièrement les risques environnementaux. Le but recherché demeure le développement de la culture de la résilience afin de mieux gérer le risque. Fait important à souligner, l’ouvrage s’inscrit dans un champ de recherche assez peu développé.

 La nature de la communication dans la gestion des risques

Lors d’une entrevue avec M. Guindon, celui-ci a identifié plusieurs lacunes présentes dans les systèmes actuels de communication des risques environnementaux qui ont conduit à la rédaction du livre. Il souligne, entre autres, le caractère hermétique du langage employé. « L’information diffusée au regard des risques n’est pas adaptée à la bonne compréhension des citoyens, mais plutôt partagée par les émetteurs du message ainsi que leurs collègues», expose-t-il.

Il dépiste un autre écueil, lié cette fois à l’ère du numérique. Le partage s’effectue beaucoup par les médias sociaux, amenant une fragmentation de l’information. «En fait, à chaque message, l’information deviendrait de plus en plus incomplète et dispersée» ajoute-t-il.

La formation des communicateurs : clé du succès

Dans la foulée de cette analyse, M. Guindon affirme que «l’on devrait élargir et approfondir la formation des communicateurs afin que ceux-ci puissent faire le relais nécessaire entre les spécialistes, les autorités publiques et la population, mais il faut également former des scientifiques dans le domaine de la communication des risques environnementaux, afin que ceux-ci puissent bien choisir l’information à communiquer».

Il affirme qu’il ne faut pas craindre d’être transparent. Trop souvent les communicateurs n’exposeraient pas clairement les faits,  «marchant sur des œufs». On craint de créer la panique si l’information est trop explicite. Selon lui, «la peur peut être un bon sentiment si elle est ressentie et non pas induite.»

En somme, le livre Communication des risques météorologiques et climatiques est une invitation à passer d’un message incomplet et hésitant à une communication ouverte et démonstrative. Cet ouvrage est destiné principalement aux professionnels en météorologie et en communication et s’affiche comme un outil important afin de modifier la nature de la transmission d’informations quant aux risques environnementaux.

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