À la suite du dépôt de trois projets de règlements visant à créer un cadre pour le développement d’activités d’exploration et d’exploitation pétrolière et gazière au Québec, la Fondation David Suzuki exprime sa vive inquiétude devant l’ouverture des milieux hydriques aux activités pétrolières et la possibilité pour l’industrie de développer ses activités à proximité des zones habitées. Elle demande au gouvernement de retirer les projets de règlements et de surseoir à l’application de la Loi sur les hydrocarbures.
Les impacts inévitables des activités pétrolières sur les lacs et les rivières du Québec alarment
La Fondation s’alarme du fait que des activités pétrolières puissent être autorisées dans les lacs et les rivières du Québec, et à proximité du fleuve Saint-Laurent, avec des impacts inévitables sur le milieu, la biodiversité et la santé humaine. Elle considère aussi que la possibilité pour l’industrie de réaliser des forages à 175 mètres de zones habitées, ou à 275 mètres d’écoles ou d’établissements de santé crée des nuisances et des risques importants pour la population qui doivent être évités en établissant des distances minimales plus grandes.
En visite en Gaspésie cette semaine pour accorder son soutien au Camp de la rivière York qui s’oppose aux projets pétroliers de Junex près de Gaspé, Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki a déclaré : « Le gouvernement joue à la roulette russe avec nos lacs et nos rivières, le tout pour garder à flot une industrie moribonde soutenue artificiellement avec des fonds publics. »
La Fondation estime par ailleurs que la responsabilité des entreprises pétrolières et gazières en cas de déversement devrait être illimitée plutôt que plafonnée à 10 millions $ en milieu terrestre et 25 millions $ en milieu hydrique.
« Les Québécois tiennent à leurs lacs et à leurs rivières, et ils se lèvent ce matin en se demandant quel plan d’eau sera sacrifié pour satisfaire une industrie en déclin dont le développement au Québec va à l’encontre de nos engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris », a ajouté M. Mayrand.
La Fondation rappelle que ces projets de règlements sont déposés pour mettre en application la Loi sur les hydrocarbures, adoptée sous le bâillon en décembre 2016 malgré l’opposition quasi unanime de la société civile, des municipalités, des agriculteurs et de tous les partis d’opposition.
Pour la Fondation, la politique du gouvernement du Québec sur les hydrocarbures entre en contradiction directe avec ses objectifs de lutte aux changements climatiques. Depuis deux ans, le gouvernement a tenu un double discours, se présentant en champion de la lutte aux changements climatiques sur toutes les tribunes, mais faisant en même temps la promotion de l’industrie gazière et pétrolière sur son territoire.
Un régime aussi permissif peut briser la paix sociale
« En imposant un régime aussi permissif malgré une opposition quasi-unanime, Québec rompt le lien de confiance avec la population, les municipalités et les Premières Nations, et crée des conditions de nature à briser la paix sociale dans plusieurs régions du Québec », a conclu Karel Mayrand.
Source : Fondation David Suzuki