Le 3 octobre au matin, dès 10h00, se réunissaient les actionnaires de Pétrolia afin d’entériner la fusion avec l’entreprise albertaine Pieridae Energy. La mise en service du terminal de gaz naturel liquéfié de Goldboro, le projet phare de Pieridae,nécessitera le forage de 100 à 150 puits par année. L’assemblée générale de Pétrolia, censée entériner la fusion, devait se dérouler le 3 octobre de 10h00 à midi, au 420 Sherbrooke Ouest, salle les Verrières, à Montréal. Plusieurs protecteurs et protectrices de l’eau en ont profité pour rencontrer les responsables de la dévastation en Gaspésie.
La fusion « permettra une exploitation accélérée des propriétés de Pétrolia tout en offrant un marché à long terme pour toute production gazière.(…) Le projet de terminal méthanier Goldboro de Pieridae est la seule usine intégrée au Canada détenant les permis et autorisations (…) pour le traitement du GNL. » lisait-on dans le communiqué annonçant la fusion entre les 2 entités, le 15 mai dernier. Pieridae compte exporter 10 millions de tonnes de GNL par année, ce qui nécessitera le forage de 100 à 150 nouveaux puits par an, si on se fie aux moyennes de production du shale de Marcellus. La compagnie examine la possibilité d’acquérir d’autres producteurs de gaz en Pennsylvanie et dans l’Ouest canadien, mais a indiqué que « d’autres ententes » sont aussi possibles au Québec.
Aucune consultation des populations locales
« Il n’y a pas eu de consultations, encore moins de consentement, des populations locales, incluant les Mi’kmaq dont c’est le territoire traditionnel, sur l’à propos d’une exploitation accélérée du gaz naturel dans la région. Il s’agirait d’un minimum, avant d’entériner un plan pour transformer notre territoire en gruyère. » explique Pascal Bergeron, porte-parole du groupe écologiste gaspésien Environnement Vert Plus.
Dès le lendemain de la publication des règlements de la loi sur les hydrocarbures par le gouvernement Couillard, Pétrolia annonçait une nouvelle ronde de levés sismiques dans la réserve faunique de Matane, juste au sud du parc de la Gaspésie. « Nous ne laisserons pas l’Alberta dévaster le garde-manger de la Gaspésie : ses territoires de chasse et ses rivières à saumon. La résistance s’organise. » enchaîne le porte-parole.
Rappelons que le nom de l’entreprise albertaine Pieridae (prononcé Piéridaé) réfère à une famille de papillon fort connue des agriculteurs : la piéride du chou mange le chou (et autres membres de la même famille) de l’intérieur et le contamine de ses excréments noirs et gommeux.
Source : Environnement Vert Plus