Néonicotinoïdes : l’Europe cesse de jouer à la roulette ruche

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Les États membres ont voté vendredi une proposition de la Commission visant à interdire les trois principaux pesticides néonicotinoïdes sur toutes les cultures en plein champ.

C’est un vote historique. Et une énorme surprise. Vendredi, l’Europe a dit « non » aux trois principaux pesticides néonicotinoïdes dits « tueurs d’abeilles ». Ces insecticides au nom si imprononçable qu’ils sont surnommés « néonics » ont été commercialisés dans les années 90 pour les grandes cultures, les céréales, les légumes mais aussi les fruits, et sont devenus les plus vendus au monde. À tel point qu’ils sont omniprésents dans l’eau, l’air, le sol, les plantes, jusqu’au contenu de nos assiettes et nos verres. Neurotoxiques, ils agissent sur le système nerveux central des insectes, provoquant une paralysie mortelle. Résultat, ils massacrent les « nuisibles » qu’ils visent, mais aussi les pollinisateurs (ils sont jusqu’à 10 000 fois plus toxiques pour les abeilles que le très décrié DDT), la faune du sol, de l’air et des rivières. Vers de terre, batraciens ou oiseaux, nul n’y échappe, directement ou indirectement. Pas même l’homme. Plusieurs études ont établi un lien entre ces pesticides et les maladies du spectre autistique, les malformations cardiaques… Ils sont aussi perturbateurs endocriniens, cancérigènes, et ont des effets sur la thyroïde, le foie et les testicules.

Un vote crucial

C’est dire si le vote de ce vendredi était crucial. Il s’agissait, pour les vingt-huit États de l’UE, de décider du sort de trois néonics, la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame, déjà soumis depuis 2013 à un moratoire partiel s’appliquant aux cultures qui attirent les abeilles (comme le maïs, le colza oléagineux ou le tournesol).

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Source : Libération, Auteure : Coralie Schaub

Crédit photo : Eric Ward sur Unsplash

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