Les pensions de retraite doivent être de nature durable. Après tout, elles sont censées apporter une certitude à long terme dans un monde incertain.
Une grande partie de la population active mondiale compte sur le principe fondamental de la retraite afin de pouvoir construire un pécule pour leurs vieux jours. Plutôt que de garder leur argent sous leur matelas, les travailleurs font confiance à des fonds d’investissement en espérant faire des paris sains.
Évidemment, l’hypothèse serait que les fonds de pension investissent dans des entreprises durables, ou des projets qui contribuent à une planète saine, qui sera encore en forme à l’âge de la retraite. Cela n’a pas toujours été le cas, mais le changement arrive.
En tant que gardiens d’un tel ensemble de capitaux, les caisses de retraite doivent répondre aux besoins des retraités actuels tout en veillant à ce que les futurs retraités disposent de fonds suffisants et d’un environnement viable quand viendra l’heure de la retraite.
Une attention particulière a été accordée à la première moitié de cette question, en particulier parce que les fonds de pension pourraient ne pas être en mesure d’honorer leurs engagements et de payer les retraites des retraités actuels en raison de l’évolution des taux d’intérêt, de l’allongement de l’espérance de vie et de la crise financière. Mais la deuxième partie de la question – l’importance d’un environnement viable – a été négligée.
Toutefois, les fonds de pension ont une responsabilité, appelée « obligation fiduciaire », de prendre des décisions prudentes et sans parti pris au nom et dans l’intérêt de leurs bénéficiaires. Pour être un investisseur prudent, il faut tenir compte de tous les facteurs de valeur de l’investissement à long terme – y compris les risques environnementaux et sociaux ainsi que les opportunités – qui peuvent affecter le rendement d’une entreprise.
Cela devient une considération majeure
Les fonds de pension les plus importants du monde représentent près de la moitié du marché mondial des investissements. Leur valeur est estimée à environ 85 000 milliards de dollars, les décisions prises revêtent donc de profondes implications. Leur impact dans les salles de réunion est également énorme : l’année dernière, par exemple, la pression des actionnaires a poussé ExxonMobil à révéler son implication dans certaines activités responsables du changement climatique.
Source : Erik Solheim, chef d’ONU Environnement, Médiaterre
Crédit photo : Pxhere