Présente au Québec depuis au moins 1927, le myriophylle à épi, mieux connu sous le nom de plante zombie, a colonisé plus de 110 plans d’eau limitant de ce fait la baignade et les activités nautiques ce qui n’est pas sans répercussions pour les municipalités de villégiature.
Une colonisatrice hors pair
Cette espèce exotique envahissante est très résistante, elle pousse dans divers plans d’eau (lacs, étangs, rivières, milieux humides, canaux et autres plans d’eau artificiels) de profondeur faible à moyenne.
Elle se propage et se développe rapidement, envahissant les communautés de plantes indigènes. Formant un vaste tapis dense, elle fait de l’ombre aux espèces végétales locales. Bien qu’elle puisse fournir un abri à la faune aquatique, la densité des herbiers peut à terme altérer les chaînes alimentaires et surtout abaisse l’apport en oxygène lorsque les tiges se décomposent.
En plus de nuire aux activités récréatives (navigation, pêche, baignade), elle peut favoriser la multiplication des moustiques et de parasites liés à la dermatite, en plus de déprécier la valeur d’habitation jouxtant des plans d’eau infectés.
Nettoyez vos embarcations
Sans prédateurs, ni de compétiteurs, au Québec, les herbiers de myriophylle à épi se propagent rapidement. Ce sont essentiellement les embarcations nautiques (bateau à moteur, kayak et planches à pagaie) qui disséminent la plante zombie d’un lac à un autre. Lorsque les embarcations fragmentent ses tiges, elles favorisent sa dissémination.
Après avoir navigué sur un plan d’eau, vous devez, systématiquement, nettoyer votre embarcation et vous assurer qu’aucun fragment ne la plante y reste accroché.
Sachez reconnaître l’herbier myriophylle à épi
« L’espèce possède des tiges rose pâle à brun rougeâtre, des feuilles vert grisâtre ainsi que des petites fleurs jaunes. Les feuilles, minces et semblables à des plumes, sont réunies en verticilles de trois ou quatre feuilles. Cette plante, qui atteint généralement de 1 à 3 m, peut croître jusqu’à 10 m de longueur. » – Pêche et Océans Canada
Investir pour lutter contre les plantes exotiques envahissantes
Le gouvernement du Québec dans son budget 2018 a accordé 8 millions sur cinq ans au ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Lutte contre les changements climatiques pour doter le Québec de différents outils de prévention, de détection et d’intervention permettant de limiter la dissémination de ces espèces végétales. Pour en savoir davantage consultez notre article du 29 mars dernier.
Crédit photo : Municipalité Saint-Jean-de-Matha