La santé du Québec passe par un environnement de qualité!

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Par Marc Turgeon
Président du RNCREQ
Avocat et directeur-général du Centre québécois du droit de l’environnement



C’est une évidence, l’environnement a la cote en ce moment. Plus qu’une mode, c’est une véritable prise de conscience collective qui s’amorce.

Par conséquent, on assiste à une campagne électorale qu’on pourrait qualifier d’historique. Jamais à ma connaissance les enjeux environnementaux n’auront été si présents, tant dans le discours des candidats que dans la couverture médiatique. Gageons que lors du débat des chefs, André Boisclair, Jean Charest et Mario Dumont se présenteront tous plus verts que nature ! Rappelez-vous, pendant la dernière campagne provinciale, les partis politiques s’étaient déjà engagés dans cette voie, mais les médias ayant peu suivi, les résultats ont tardé à suivre les promesses formulées.

Assisterons-nous à la répétition d’une histoire connue ? Il faudra attendre la fin de la campagne pour en juger.  Mais jusqu’ici, force est de constater que les enjeux environnementaux sont encore traités de manière isolée, alors qu’ils devraient être intégrés aux grands thèmes. Les questions environnementales doivent transcender l’ensemble des politiques de l’État. Par exemple, quels sont les impacts directs sur l’environnement des engagements économiques des candidats ?  Il n’y a pas si longtemps, des économistes ont chiffré les coûts négatifs de l’inaction en matière de changement climatiques. Tout à coup, on dirait que le message était un rêve !!

Quand les chefs traitent de santé, il n’est pas normal, compte tenu de la dette publique, qu’ils parlent de s’engager encore aveuglément à faire des dépenses faramineuses pour les soins et les traitements, alors que les promesses d’investissements en prévention demeurent marginales, voire complètement négligées dans leurs discours. Pourtant les citoyens, qui se disent préoccupés par la santé, préfèrent sans aucun doute éviter d’être malade plutôt que d’être adéquatement soigné, lorsqu’ils le sont.

Pour illustrer ce propos, rappelons simplement que la pollution de l’air, selon une étude de Santé Canada, tue plus de 1 500 personnes par année à Montréal. C’est beaucoup plus que les décès attribuables à la bactérie C.difficile. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’en préoccuper, au contraire.  Mais ne devrait-on pas consacrer des investissements comparables pour réduire la pollution atmosphérique qui elle attaque dans la rue ?

Espérons que le reste de la campagne permettra de faire progresser la compréhension des enjeux environnementaux et de bonifier les engagements des partis politiques. Surtout, souhaitons que les citoyens se rappelleront l’importance qu’ils accordent à la protection de l’environnement lorsque viendra le moment de faire leur choix le 26 mars.

D’ici là, je suis particulièrement fier d’être associé au lancement de GaïaPresse, un outil qui permettra aux citoyens du Québec de bien s’informer et de faire un choix responsable.


 


Par Marc Turgeon
Président du RNCREQ
Avocat et directeur-général du Centre québécois du droit de l’environnement
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