Par Chantal Gailloux
Mots-clés : l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole (ICM), industrie minière, association minière, responsabilité sociale et environnementale des entreprises, Plan Ouest, Afrique, Plan Nord, redevances minirèes, main-d’oeuvre
Q1. Jean Vavrek, président exécutif à l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole (ICM), pouvez-vous nous préciser le rôle de l’Institut canadien des mines, par opposition aux associations minières ? L’Association minière du Canada ainsi que les associations provinciales ou territoriales ont une vocation axée sur le lobbying ou sur la réglementation auprès des gouvernements fédéraux et provinciaux, alors que l’institut se concentre principalement sur le développement professionnel des employés, autant du côté des opérateurs, des scientifiques et des ingénieries, donc de la conception à l’entretien. Traditionnellement, [l’ICM] était plus technique, mais avec le temps, on a développé de vraiment de bonnes pratiques de gestion, qu’elles soient environnementales, sociales ou organisationnelles [1]. Le Canada – et les Québécois– sont des leaders, et le personnel canadien est très recherché à l’échelle mondiale. À l’échelle globale, on va donc être appelé de plus en plus à former des gens et à les exporter.
[1] Nota bene – L’ICM s’est engagée à fournir à GaïaPresse les rapports et les documents justifiant cette affirmation. Ils seront mis en ligne à leur réception.
Q2. Cette année, la thématique du Congrès & du Salon commercial de l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole était axée sur la pénurie de main-d’œuvre. À votre avis, pour quelles raisons faisons-nous face à une telle problématique ? Dans les années 90, l’industrie minière allait moins bien et, donc, on a pratiquement perdu une génération [de main-d’œuvre]; les 35-45 ans sont beaucoup moins nombreux dans la démographie des employés de notre industrie. Ceci combiné à plusieurs départs vers la retraite et à la croissance du secteur, il en résulte une pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie minière du Canada. On parle d’au moins 100 000 emplois [à combler] au cours des prochains cinq à dix ans. Il faut regarder les différents scénarios et je n’ai pas les chiffres, mais avec le Plan Nord, la pénurie va être pire au Québec. D’ailleurs, en plénière de l’ICM, en plus du Plan Nord, on a aussi parlé du Plan Ouest. On a accueilli, au congrès, une grande délégation de l’Afrique de l’Ouest dont l’industrie est en pleine croissance, en pleine effervescence. Ils vont avoir un grand besoin de main-d’œuvre : leurs infrastructures –universités, collèges,…– ne sont pas encore assez développés pour fournir la main-d’œuvre [à renouveau de l’industrie minière en Afrique de l’Ouest]. On va donc être appelé à les accompagner, même s’il est certain que l’on veut développer le plus possible la capacité locale. Malgré tout, ça va nous« taxer», mais c’est une bonne opportunité pour nous d’amener nos pratiques, nos standards, nos façons de faire.
Q3. S’agit-il d’un parrainage ou plutôt de l’exportation d’une main-d’œuvre canadienne en Afrique de l’Ouest ? Il s’agit d’un maillage entre le secteur privé d’ici et de là-bas : nos firmes de génie-conseil, nos contracteurs et nos fabricants d’équipement qui ont [un]intérêt à exporter en Afrique de l’Ouest. Pour maximiser la production locale à travers la chaîne d’approvisionnement, [nos entreprises]développeront des partenariats d’affaire avec des fournisseurs potentiels en Afrique de l’Ouest. On a accueilli une délégation de 40 à 50 personnes d’Afrique de l’Ouest. On s'est surtout concentré sur le projet Essakan d'IAMGOLD, [une mine d'or au Burkina Faso]. Ils venaient rencontrer nos fournisseurs –et on en a environ 400 fournisseurs de service, ici, au salon commercial, pour développer des ententes. On sait que ce modèle-là fonctionne parce qu’avec nos peuples autochtones, ce modèle a fonctionné dans plusieurs communautés. Ce n’est pas seulement de leur [peuples africains]donner des emplois senior ou professionnels, mais aussi de les aider à partir des petites et moyennes entreprises.
Q4. Quel type de minerai sera exploité en Afrique de l’Ouest ? Ce sera sur plusieurs horizons : le fer, l’or, plusieurs minéraux d’engrais et de fertilisants, mais aussi la bauxite, dont on est un gros consommateur pour l’aluminium.
Q5. Et dans quels pays plus précisément ?
Certains pays sont plus prêts –où il y a déjà des opérations, des projets et une bonne base, soit une ouverture et une certaine démocratie– comme le Burkina Faso et le Sénégal. La Guinée suit assez rapidement. Il sera aussi intéressant de voir ce qui se passera en Côte d’Ivoire, en Mauritanie… on parle facilement de huit à dix pays… Et peut-être aussi de l’Afrique du Nord qui représente un potentiel, tout comme tout ce qui est la francophonie minière mondiale qui regroupe environ une trentaine de pays.
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Q6. Avec le «Plan Ouest» africain qui a été annoncé en plénière lors du congrès de l'ICM et les nombreux projets miniers déjà connus en Amérique du Sudm on constate que l’industrie minière canadienne est impliquée dans plusieurs régions du monde. Lundi, j’imagine que vous avez entendu parler d’une manifestation qui s’est tenue à l’extérieur du Palais des Congrès, du congrès de l’ICM. Ce sont 11 pays d’Amérique latine qui sont critiques à l’endroit de l’industrie minière canadiennes qui fait des affaires là-bas. Comment réagissez-vous à cette manifestation, à cette critique (GaïaPresse a publié un photo-reportage sur cet événement) ? | 5min45s | ||||||||||||||
Q7. Croyez-vous qu’à titre de Canadiens, nous devons nous sentir responsables? Ou intervenir d’une quelconque façon ? | 8min18s | ||||||||||||||
Q8. Sachant que la Loi sur les mines du Québec date du 19e siècle, savez-vous si les lois sur les mines des autres provinces que le Québec ont été réformées, sont plus récentes ? | 13min48s | ||||||||||||||
Q9. Maintenant, pouvez-vous définir deux concepts majeurs dans l’industrie minière : la responsabilités sociale et environnementale des entreprises et les redevances minières justes et équitables ?D’abord, quelle est la responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises ? | 16min30s | ||||||||||||||
Q10. Vous nous en avez parlé un peu plus tôt : qu’est-ce que des redevances minières justes et équitables ? | 17min48s | ||||||||||||||
Q11. Et cette discussion [pour définir ce que sont des redevances minières justes et équitables], où devrait-elle se tenir à votre avis ? | 19mi15s | ||||||||||||||
Q12. Donc, à votre avis, il ne faut pas nécessairement considérer un pourcentage des profits des entreprises minières, mais plutôt regarder l’impact global sur la société. |
21min09s |
Informations complémentaires :
« Mines, pétrole et gaz: le Canada manque de transparence », par Alexandre Shields, Le Devoir, [En ligne, verrouillé], 8 juin 2011 :
http://cl-t175-503cl.privatedns.com/economie/actualites-economiques/324985/mines-petrole-et-gaz-le-canada-manque-de-transparence