Le réchauffement planétaire fait fondre la glace de mer dans l’Arctique, mais la fonte des glaces agit en retour sur le réchauffement climatique.
« La couverture de glace sur l’Arctique agit comme un miroir et réfléchit la lumière, ce qui garde la terre plus froide, explique le professeur Bruno Tremblay de l’U. McGill et membre titulaire de Québec-Océan. Si on perd la glace, on perd notre miroir sur le toit de la terre, les rayons lumineux seront davantage absorbés par l’océan, ce qui va accentuer le réchauffement climatique, et ce, même si on émet la même quantité de CO2. »
Bruno Tremblay et ses collègues (Stephanie Pfirman du Barnard College, Robert Newton du Lamont Doherty Earth Observatory de Columbia U., et Charles Fowler de l’ U. of Colorado) étudient depuis trois ans la glace de mer de l’Arctique : épaisseur, température, compression et mouvements sont mesurés grâce à des balises équipées de sonars et communiquant leurs données par satellite. « C’est important d’échantillonner année après année, car l’information acquise sera d’autant plus utile pour prédire la relation entre les changements
climatiques et la glace de mer arctique. »
L’épaisseur de la glace de mer est directement reliée à l’âge de la banquise. Bruno Tremblay et ses collègues ont constaté que depuis quelque
temps, l’âge de la glace de mer diminue plus rapidement que jamais. Leurs recherches montrent que la glace pluriannuelle s’accumulera la plupart du temps le long des côtes les plus au nord du Canada et du Groenland, plutôt que dans le reste de l’Arctique. C’est là que les espèces associées à la glace, comme l’ours polaire, pourraient trouver refuge dans un avenir proche.
Au congrès 2010 de l’American Geophysical Union, les chercheurs ont expliqué le phénomène : « Cette région récolte la glace épaisse et
persistante parce que les vents et les courants océaniques poussent la glace de l’océan vers cette direction. En fait, les vents et les courants
océaniques transportent la glace formée durant l’automne et l’hiver à travers l’océan Arctique.
D’une part, des grandes quantités de glace sont exportées en dehors du bassin arctique vers le détroit de Fram et d’autre part, la glace s’empile sur la côte nord de l’archipel arctique canadien. »
Conférence de presse du congrès 2010 de l’American Geophysical Union (48 min) :
http://handouts.projectionnet.com/Recordings/AGUPressThu9AM.aspx
Plus d’infos :
http://publications.mcgill.ca/reporter/2011/01/thelast-refuge-for-a-disappearing-icon-of-the-north/
http://www.ruefrontenac.com/nouvelles-generales/environnement/36697-glaces-arctique-climat
http://publications.mcgill.ca/science/2010/12/20/the-fabulous-bruno-buoys/