Par Marie-Eve Cloutier
Mots-clés : Écocité2011, crise réseau routier, alliance pour le financement des transports collectifs au Québec
Il faut se rendre à l’évidence : beaucoup d’argent sera nécessaire, car tout est à remplacer dans les infrastructures routières. Par contre, « le dollar investi dans le transport collectif offre un meilleur rendement en terme de création d’emploi et de retombées économiques dans la province que le dollar investi dans nos routes ». C’est ce qu’a affirmé le directeur général de la Fondation David Suzuki au Québec, Karel Mayrand, lors d’une conférence de presse annonçant la création de Transit, une alliance pour le financement des transports collectifs au Québec, dans le cadre du Sommet Écocité 2011. Leur but de Transit est de talonner les pouvoirs publics afin qu’ils débloquent le financement nécessaire au développement du transport collectif, non seulement à Montréal, mais partout au Québec.
« Le dollar investi dans nos routes fait en sorte que l’on doit investir d’autres dollars dans des voitures et du pétrole que l’on importe. C’est 25 milliards de dollars qui s’échappent de la province chaque année », ajoute M. Mayrand.
Éviter le pire sur les routes Les réseaux routiers sont saturés, les structures s’effondrent et l’ensemble du transport collectif risque de ne pas supporter la pression engendrée par la crise des transports. « Les gens de la région de Montréal risquent d’être pris en otage à cause des défaillances du réseau routier. Il s’agit d’un piège qui se referme sur nous. Aujourd’hui, on lance un signal d’alarme », annonce Christian Savard, directeur général de l’organisation militante Vivre en ville, membre de Transit.
Certes, le rattrapage à faire est énorme. L’investissement dans l’entretien des infrastructures a été négligé et le « timing historique » de leur fin de vie utile se rapproche. « Qu’arriverait-il si, la prochaine fois, c’est une poutre de la ligne orange qui tombait dans le métro? », se questionne M. Savard. Pour en finir avec les travaux à court terme Selon Florence Junca-Adenot, professeure associée au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM, « le contexte de la crise actuelle peut nous aider à faire de bons choix et trouver des solutions ». Il faut penser à un aménagement responsable des villes, remettre en état le réseau routier et le transport collectif, mais surtout favoriser le développement de ce dernier. « L’alliance [Transit] est là pour faire pression sur le gouvernement afin d’en avoir les ressources [financières]. » La mobilité des gens doit être planifiée dans une perspective à long terme. Coralie Deny, directrice générale du CRE-Montréal, est catégorique. « Pour chaque nouveau chantier routier, il faudra penser au développement du transport collectif. Il s’agit d’une occasion unique pour nous de repenser le transport urbain pour la génération à venir. » |