Par Mariannick Mercure
Mots-clés : 22 avril 2012, rassemblement pour le bien commun, conférences TED, espace libre, 9 avril 2012, gestion des ressources naturelles, Québec
Inacceptabilité sociale des gaz de schistePierre Batellier, coordonnateur développement durable au HEC, affirme qu’il a été impossible pour la société québécoise de faire un choix libre ou de prendre une décision préalable dans le dossier des gaz de schiste. « La plupart des terres sont déjà « claimées » par des entreprises […]les gens sont allés en audiences publiques sans avoir les informations préalables », a-t-il déploré. Ces enjeux sociaux, qu’il considère primordiaux, ne seraient donc pas pris en considération et des membres du gouvernement lui auraient affirmé qu’ : « il n’y a pas de compétences au ministère des Ressources naturelles pour analyser les affaires socio-environnementales […] On n’est pas des Greenpeace».
Absurdité de l’exploitation minière actuelleChristian Simard, directeur général de Nature Québec, croit à un manque flagrant de règlementation dans le secteur minier. Pour lui, les Québécois se sous-estiment à tort : « de porteur d’eau à exportateur d’énergie, c’est juste une question d’échelle », souligne-t-il, « C’est la même logique : on exporte de l’énergie à moins cher que ce qu’elle coûte, on a les impacts environnementaux chez-nous et on trouve que c’est normal… faut que l’économie roule! » La coupe à blanc continueNicolas Mainville, de Greenpeace, affirme que « la coupe forestière, encore aujourd’hui, est majoritairement de la coupe à blanc […] 90% sont des coupes totales ». Avec l’arrivée du Plan nord, il craint que la limite nordique d’exploitation forestière, au-delà de laquelle l’industrie n’est pas rentable, soit repoussée. Comment est-ce possible? « D’un point de vue économique, la seule façon qu’on voit que l’industrie serait intéressée […] c’est s’ils sont massivement subventionnés », craint-il.
Des évaluations stratégiques environnementales (ÉES) simuléesNormand Mousseau, professeur de physique à l’Université de Montréal et expert en hydrocarbures, croit que les gaz de schiste pourraient générer jusqu’à 125 milliards $ de retombées. Il se dit toutefois inquiet de l’absence d’encadrement, permettant actuellement de « faire n’importe quoi et d’appeler ça une évaluation environnementale stratégique ». Le scientifique souligne notamment l’absence d’indépendance du comité de l’ÉES en place et le manque de dialogue avec la société, critères qui auraient pourtant dû guider ce type d’évaluation. Les conférenciers espèrent donc qu’un mouvement collectif va se créer et venir modifier la gestion des ressources naturelles au Québec : « nous sommes convaincus qu’il est temps de crier haut et fort qu’on est attachés à notre nature […] qu’on va descendre dans la rue le 22 avril […] que cette manif là n’est qu’une petite étincelle », lançait Nicolas Mainville.
Source: GaïaPresse |