Éco Entreprises Québec est très préoccupé de l’avenir de la collecte sélective au Québec à la suite du dévoilement, par le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, M. Pierre Arcand, du Plan stratégique 2012-2017 de Recyc-Québec qui envisage d’étendre la consigne à d’autres matières.
L’un des chantiers lancé par le ministre Arcand porte sur l’élargissement de la consigne publique à des matières qui prennent aujourd’hui le chemin de la collecte sélective. En retirant des matières du bac de récupération, les conséquences seront désastreuses pour le système de collecte sélective tel qu’on le connaît, compte tenu que la Loi sur la qualité de l’environnement prévoit que 100 % des coûts de la collecte sélective seront assumés, dès 2013, par les entreprises et organisations qui mettent sur le marché québécois des contenants, emballages et imprimés non consignés :
– Diminution des matières mises dans le bac;
– Diminution des entreprises contributrices;
– Augmentation des contributions pour l’ensemble des entreprises assujetties;
– Diminution de l’efficacité du système puisque les coûts ne diminueront pas, même si des matières sont retirées du bac;
– Manque à gagner pour investir dans de meilleurs équipements pour augmenter l’efficacité;
– Diminution des ristournes remises aux municipalités à la suite de la revente des matières puisque les produits retirés sont ceux à plus grande valeur.
« Quel message envoie-t-on aux consommateurs et aux entreprises par cette décision? Le gouvernement laisse ainsi l’impression que le système de collecte sélective ne fonctionne pas, alors que c’est tout le contraire en réalité. Le bond de 13 % du taux de récupération entre 2009 et 2010 qui a atteint 65 % en 2010 le démontre de façon éloquente. Aussi, on crée un climat d’incertitude auprès des centres de tri et de l’industrie, situation qui nuit aux investissements permettant de rendre plus efficaces les façons de faire », a déclaré Denis Brisebois, président du conseil d’administration de Éco Entreprises Québec.
Cette nouvelle orientation du gouvernement est d’autant plus surprenante que Éco Entreprises Québec a commandé, en partenariat avec Recyc-Québec, une étude de caractérisation portant notamment sur les taux de récupération des matières recyclables pour obtenir des données à jour sur la performance de la collecte sélective. « Alors que nous sommes à analyser la situation, et ce, conformément à la Politique de gestion des matières résiduelles déposée par le gouvernement du Québec, celui-ci prend une décision sans données factuelles récentes. Nous espérons qu’il pourra revoir sa position et plutôt soutenir le système de collecte sélective par des moyens structurants visant à optimiser son rendement », a conclu Maryse Vermette, présidente-directrice générale, en précisant que Éco Entreprises Québec annoncera le 11 juin prochain la mise sur pied d’un regroupement des acteurs de la collecte sélective visant à en assurer l’intégrité et à maximiser son efficacité.
Source: Éco Entreprises Québec