Par Marie-Eve Cloutier
Mots-clés : SNC-Lavalin, Ernst & Young, secteur des services en environnement, Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ)
Le Sommet de la Terre de 1992 a propulsé la croissance du secteur des services en environnement, jusque-là pratiquement inexistant. Plus particulièrement, l’adoption de la Convention-cadre sur les changements climatiques a mené les consultants à se spécialiser dans des domaines afférents très techniques, comme la déclaration et la réduction des émissions de gaz à effet de serre et les mécanismes de développement propre. Selon Mark Osterman, vice-président environnement et développement durable chez SNC-Lavalin, les jeunes travailleurs d’aujourd’hui ne veulent pas simplement travailler pour une entreprise en pensant à leur carrière. « Ils veulent non seulement gagner un salaire, mais également avoir le sentiment que l’entreprise fait quelque chose de bien dans le monde », affirme-t-il.
Le développement durable : plus qu’une modeDe nos jours, il n’existe pas un secteur où l’on ne parle pas des enjeux du développement durable, autant chez les grandes entreprises qu’au sein des PME. « Pendant la crise économique, même si elle s’est moins fait ressentir ici qu’ailleurs, on disait que le développement durable allait être une mode qui finirait par passer », raconte Thibaut Millet, chef d'équipe senior, changements climatiques & développement durable chez Ernst & Young. Au fil du temps, les modes de gestion ont vu passer plusieurs tendances autres que celle du développement durable. « On a déjà parlé de ‘qualité totale’ ou de ‘réingénierie des processus’. Heureusement, le développement durable n’est pas une mode et il s’est taillé une place dorénavant mainstream : c’est une préoccupation centrale qui est là pour rester [au sein des entreprises]», explique M. Millet.
Facteurs de compétitivitéContrairement à SCN-Lavalin qui est un membre fondateur du Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ), Ernst & Young a adhéré à l’organisme il y a trois ans. «Nous avons réalisé qu’au Canada comme ailleurs dans le monde, le développement durable et l’environnement sont des enjeux d’affaires stratégiques. Devenir membre du CPEQ était la façon de rester à l’affut de toutes les nouveautés, de toutes les tendances et dedemeurer connecté avec les enjeux du Québec », souligne M. Millet. Mark Osterman abonde dans le même sens : « L’environnement et le développement durable sont des facteurs de compétitivité à plusieurs niveaux. Pour nos grands clients industriels, il s’agit du cœur de leur business. »
Remplir son coffre à outilsIl y a vingt ans, lors de la création du CPEQ, les outils de gestion environnementale étaient quasiment inexistants. « En 1992, ISO14000, ça n’existait pas. Le terme ‘développement durable’venait tout juste d’être créé, mais personne ne savait ce que ça voulait dire », se souvient M. Osterman. Le ministère de l’Environnement travaillait sérieusement à développer toutes sortes de règlements sur toutes sortes de sujets. Le milieu industriel a senti le besoin de s’exprimer. « Le CPEQ tombait à point pour que l’on puisse s’organiser et faire valoir notre point de vue », ajoute-t-il.
Des enjeux toujours aussi exigeantsSelon Thibaut Millet, les enjeux fondamentaux au niveau planétaire sont sensiblement les mêmes qu’en 1992 ; ils n’ont fait que se renforcer. « Si l’on regarde les grandes tendances, on parle toujours des changements climatiques, de la gestion de l’eau ou des enjeux des pays en voie de développement. Mais, nous avons des outils maintenant. Ce n’est pas comme il y a vingt ans », se réjouit-il. Le CPEQ répond donc à un besoin au Québec en réunissant les entreprises concernées par les enjeux environnementaux et de développement durable, rôle qui est d’ailleurs laissé relativement vacant dans d’autres provinces. « Il ne s’agit plus de penser à combien d’argent une entreprise va faire, mais comment elle va le faire », conclut M. Millet.
Source: GaïaPresse |