Après avoir analysé l’état d’avancement des 21 chantiers du Plan de transport de l’agglomération de Montréal, quatre ans après son adoption, le Conseil régional de l’environnement de Montréal, le Centre d’écologie urbaine de Montréal, Vivre en Ville, Équiterre, la Table de concertation des aînés de l’île de Montréal et Vélo Québec arrivent à la conclusion que l’agglomération de Montréal doit redoubler d’effort pour vraiment mettre sur les rails son plan de transport, et cela surtout pour les chantiers qui relèvent de ses compétences.
Seulement trois chantiers sur les 21 sont en voie d’atteindre les objectifs fixés dans les délais prévus, soit l’amélioration des services de la Société de transport de Montréal, la consolidation du caractère piétonnier du centre-ville et des quartiers centraux et l’implantation des mesures prioritaires pour autobus.
Les 6 grands chantiers de transports collectifs, soit la navette ferroviaire, le réseau de tramways, le train de l’Est, les prolongements de métro, la modernisation du réseau de métro et l’augmentation de la capacité dans le corridor Champlain-Bonaventure, connaissent tous des retards très importants. L’agglomération de Montréal doit faire preuve de leadership auprès de ses partenaires dans ces projets importants pour la mobilité durable de sa population.
Pour ces organismes, l’agglomération de Montréal doit absolument atteindre ses objectifs pour les chantiers entièrement sous sa juridiction, soit l’élaboration d’une politique de stationnement, le développement du réseau des voies cyclables, l’émergence de quartiers verts, la sécurisation des intersections, le financement municipal des transports collectifs et la planification locale des déplacements.
Coralie Deny, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal, constate que « le chantier sur la planification locale des déplacements n’a pas atteint les objectifs fixés, seulement 3 des arrondissements et des villes liées ont réalisé un Plan local de déplacements, dans les délais prévus. En matière de stationnement, le Plan de transport propose de réaliser un inventaire de l’offre, de réduire les normes minimales et d’élaborer une Politique de stationnement, rien de significatif n’a encore été fait ». Coralie Deny insiste sur le fait que « la Ville de Montréal doit offrir non seulement les ressources techniques et mais aussi les ressources financières pour s’assurer de la mise en œuvre de son plan de transport au niveau local et qu’elle doit mettre en place les mécanismes nécessaires afin d’utiliser le stationnement comme un outil de gestion de la mobilité et de l’aménagement durables ».
Pour Luc Rabouin, directeur général du Centre d’écologie urbaine de Montréal, « il faut accélérer la création de quartiers verts à Montréal. Le bilan présenté en juin démontre que quatre arrondissements se sont dotés de plans de quartiers verts et réalisent déjà des actions concrètes malgré leurs contraintes budgétaires. L’agglomération de Montréal doit aussi faire sa part en réalisant des interventions concrètes sur les artères et les entrées de quartier, ce qui relève de sa compétence ».
Suzanne Lareau, directrice générale de Vélo Québec, considère que « l’agglomération de Montréal a fait des avancées importantes concernant les voies cyclables au cours des dernières années mais le rythme actuel est loin de suffire. L’agglomération ne doit pas renoncer à l’atteinte de l’objectif de 400 km de nouvelles voies cyclables d’ici 2015. L’engouement pour ce mode de transport ne fait que croître ; il n’y a qu’à voir le nombre de cyclistes en ville pour le constater. Les pistes cyclables sont une des solutions pour faciliter l’usage du vélo à Montréal; il faut absolument développer ce réseau pour y arriver ».
Maryse Leclair, coordonnatrice de la Table de concertation des aînés de l’île de Montréal, mentionne que « le dernier bilan du Plan de transport montre que seulement sept intersections ont été sécurisées sur les artères en 2011, alors que l’agglomération s’est engagée à en sécuriser 50 par année ». Mme Leclair rappelle que « la Direction de santé publique de Montréal a établi que 2/3 des piétons blessés sur la route l’ont été aux intersections des artères à Montréal ». Elle souligne également que la majorité des victimes piétonnes étaient des aînés. L’agglomération de Montréal doit donc mettre les bouchées doubles afin d’offrir des aménagements qui favorisent les déplacements actifs sécuritaires, d’autant plus que l’agglomération s’est engagée dans la démarche Municipalité amie des aînés».
« L’agglomération de Montréal et les usagers des transports collectifs ont déjà fait beaucoup d’efforts pour améliorer le financement des transports collectifs. Cependant, au moment où Montréal a le courage politique de recourir à des modes de financement novateurs, au moment où tous les objectifs politiques convergent vers une augmentation de la part modale des transports collectifs, le sous-financement de ce mode de transport tarde à être corrigé par les gouvernements supérieurs. Tous les paliers de gouvernement doivent collaborer à l’atteinte des objectifs du Plan de transport et du PMAD; Montréal doit continuer d’assurer son leadership pour atteindre les objectifs fixés avec la communauté » selon Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.
« Les enjeux environnementaux et sociaux qui découlent du transport sont énormes et préoccupent grandement les citoyens de l’île de Montréal. Il est temps de passer de la parole à l'acte! C'est une question d'équité entre les générations « selon Sidney Ribaux, cofondateur, coordonnateur général et porte-parole d’Équiterre.
Les groupes entendent continuer de suivre la progression du Plan de transport et à faire pression sur l’agglomération de Montréal pour que les objectifs soient atteints.
Source: CRE Montréal