Photo de Ville de Malartic – Flickr |
La coalition Québec meilleure mine! est satisfaite de la décision annoncée vendredi à Malartic par le ministre de l’Environnement, Daniel Breton, d’autoriser un méga sautage à Malartic tout en exigeant de la compagnie Osisko la responsabilité d’établir un périmètre de sécurité pour la population. « Cette décision confirme et valide la légitimité des préoccupations qu’a émis le Comité de vigilance de Malartic il y a maintenant plus de trois semaines » affirme Henri Jacob de l’Action boréale et coporte-parole de la coalition Québec meilleure mine! Le ministre Breton était accompagné pour l’occasion du Vice-premier ministre du Québec, et ministre de la région de l’Abitibi-Témiscamingue, monsieur François Gendron.
Un ministre qui se tient debout ?
« Avec cette décision et la façon dont elle a été annoncée vendredi matin à Malartic, on a franchement l’impression d’avoir, pour la première fois depuis longtemps, un ministre de l’Environnement qui se tient debout face aux pressions indues qu’exercent trop souvent l’industrie minière et le monde des affaires sur les élus locaux et régionaux. Le ministre a aussi clairement laissé entendre que les choses se feraient différemment à partir de maintenant à Malartic, en affirmant que « la rigueur scientifique » et « la sécurité publique » seraient désormais prioritaires et incontournables. Ce changement de ton est vraiment le bienvenu pour les citoyens » affirme Jacques Saucier du Comité de vigilance de Malartic.
Bémols
« Nous demandons que la compagnie Osisko tienne compte des risques d’effondrement des anciennes galeries souterraines situées sous la ville dans l’évaluation de son périmètre de sécurité – obligation qui n’est claire pour l’instant. Nous demandons également que des garanties écrites soient données aux citoyens en cas de dommages matériaux sur leurs résidences ou propriétés (ex: fissures dans les fondations, murs, ou finis extérieurs), et que l'on prévoit un mécanisme souple pour les réclamations et compensations car les recours légaux normalement prévus sont beaucoup trop difficiles d’accès, dispendieux et pénibles à exercer pour les citoyens ordinaires » Me Nicole Kirouac, avocate et personne-ressource auprès du Comité de vigilance de Malartic.
« Il y a eu 6 mines en exploitation à Malartic depuis les années 1940 et le roc sous la ville doit être comme un «gruyère», fragilisé par les galeries creusées et les milliers de «blasts» depuis plus de 50 ans. Osisko doit tenir compte de ces risques qui n’ont jamais été évalués lors du BAPE en 2008, et encore moins face à des méga sautages de 940 000 tonnes, sept fois plus gros que les autorisations données par le gouvernement en 2009 ! » précise Henri Jacob.
Leçons à tirer
« Nous demandons enfin que des leçons soient tirées de toute cette histoire de méga sautage et des autres évènements récents survenus à Malartic. Premièrement, il est urgent que le ministère de l’Environnement se dote de toutes les ressources humaines et financières nécessaires pour assurer un contrôle et une protection adéquate des citoyens et de l’environnement –ce qui n’est pas le cas présentement. Deuxièmement, il est urgent qu’un véritable comité de suivi indépendant, composé d’experts indépendants, crédibles, compétents et bien financés, soit établi à Malartic afin d’avoir un contrôle serré du projet et d'assurer une véritable confiance à TOUS les citoyens » de conclure Me Nicole Krouac.
Source: Coalition Pour que le Québec ait meilleure mine!