Montréal. Photo de Kristian20 – Flickr |
Sept groupes écologistes et les Cowboys fringants étaient réunis aujourd’hui à Montréal pour annoncer la création du Mouvement Ceinture Verte, une coalition demandant la création d’une trame verte et bleue pour le grand Montréal. Celle-ci permettrait de créer un réseau dynamique de milieux naturels et agricoles protégés et de maintenir la biodiversité en plus de pallier à la perte de contact des citoyens avec la nature.
D’ici 2020, le Mouvement Ceinture Verte, composé de la Fondation David Suzuki, Nature Québec, Héritage Laurentien, le Conseil régional de l’environnement de Montréal, le Conseil régional de l’environnement de Laval, la Coalition Verte, les Partenaires du Parc Écologique de l’Archipel de Montréal et la Fondation Cowboys Fringants, souhaite que la création d’une ceinture verte soit reconnue à travers les différentes instances gouvernementales et suscite une large adhésion de la part des acteurs du monde municipal, agricole, de la conservation et avant tout, de l’ensemble des citoyens du territoire visé.
La région écologique du grand Montréal soutient les plus riches écosystèmes et la plus forte concentration d’espèces menacées de la province. « Nous estimons qu’entre 1% et 2% des milieux naturels disparaissent chaque année sous la pression de l’urbanisation », affirme Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki. « C’est sans compter les projections démographiques des 25 prochaines années qui démontrent une pression accrue sur les territoires de l'île de Montréal, de Laval et des couronnes nord et sud, ce qui accentuerait le déclin des milieux naturels si on ne réagit pas assez vite», a-t-il ajouté.
« Montréal est l’une des dernières grandes villes canadiennes à se doter d’une ceinture verte, pourtant le potentiel est là », explique Coralie Deny, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal. « Il est grand temps que des groupes environnementaux et sociaux se mobilisent, mettent à profit leur expertise et portent la voix citoyenne afin de faire du grand Montréal une région où tout le monde pourra bénéficier d’une nature de proximité et en santé, sans le risque de la voir disparaître au fil des années. »
Plusieurs projets de conservation ont déjà vu le jour dans le grand Montréal et ouvrent la porte au projet intégré que serait la ceinture verte. « L’agglomération de Longueuil a déjà mis en place, avec l’appui du gouvernement du Québec, des actions concrètes qui ont mené à des résultats positifs : 13% du territoire et les terres agricoles sont désormais protégés dans le schéma d'aménagement et les citoyens ont renoué avec leurs milieux naturels », explique Tommy Montpetit, porte-parole des Partenaires du Parc Écologique de l’Archipel de Montréal. « Malgré le fait qu’il reste encore beaucoup de travail à faire pour créer un réseau intégré, ces projets nous portent à croire que notre vision est réaliste et porteuse et pourrait voir le jour bientôt. »
Pour le Conseil régional de l’environnement de Laval, il est très important d’avoir la participation des agriculteurs pour la mise en œuvre de la ceinture verte et bleue de la grande région métropolitaine de Montréal. « C’est grâce à eux si on retrouve encore aujourd’hui des milieux naturels de grandes superficies qui nous permettront d’atteindre notre objectif de 17 % d’aires protégées, pour maintenir la biodiversité et assurer un environnement de qualité aux générations futures », a dit Guy Garand, directeur général du Conseil régional de l’environnement de Laval.
Des pas importants ont également été réalisés en ce sens dans le premier plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) qui prévoit la création d’une ceinture verte à l’échelle de la CMM. « Il faut maintenant donner vie à cette vision et la faire rayonner au-delà du territoire de la CMM à l’échelle de l’éco-territoire », a déclaré Christian Simard, directeur général chez Nature Québec. « Nous interpellons le gouvernement québécois en lui demandant de consacrer les ressources financières appropriées et de se pencher sur le cadre juridique à donner à la ceinture verte, ce qui pourrait prendre la forme d’une loi. Québec doit dès aujourd’hui agir comme chef de file et s’engager à mettre en place et à protéger cette ceinture verte. »
Les Cowboys Fringants ont également accepté de faire partie du Mouvement Ceinture Verte, un projet tout à fait en lien avec les valeurs de leur Fondation. « Depuis plusieurs années, le groupe s’engage activement, par le biais de la Fondation Cowboys Fringants, dans le domaine de l’environnement afin de protéger les territoires à risque tant au niveau des habitats que des espèces menacées. Il était donc tout à fait naturel pour nous de nous joindre au Mouvement Ceinture Verte et d’appuyer sa démarche », explique Jérôme Dupras, membre du groupe Les Cowboys Fringants.
Source: CRE Montréal